L’homme d’affaires franco-libanais Ziad Takieddine est mort ce mardi 23 septembre 2025 à Beyrouth, à l’âge de 75 ans. Son décès a été confirmé par son avocate. Connu pour son rôle dans plusieurs dossiers politico-financiers, il avait notamment accusé l’ancien président Nicolas Sarkozy d’avoir bénéficié de fonds libyens. Cette disparition intervient alors que la justice poursuivait ses investigations sur les soupçons de financement occulte liés au régime de Mouammar Kadhafi. L’affaire reste l’un des dossiers judiciaires les plus sensibles de ces dernières années.
Un intermédiaire au cœur de multiples affaires
Figure controversée des relations franco-moyen-orientales, Ziad Takieddine s’était fait connaître comme intermédiaire dans la vente d’armes et de contrats industriels. Installé entre la France et le Liban, il avait construit un réseau d’influence qui lui avait ouvert les portes de cercles politiques et économiques. Ces dernières années, sa santé déclinante avait été évoquée par ses proches, expliquant un retrait progressif de la scène publique. Son décès met un terme à une trajectoire marquée par les affaires judiciaires et par son rôle de témoin-clé dans un dossier qui a fortement pesé sur la vie politique française.
Les liens qu’il entretenait avec des dirigeants étrangers et des responsables français avaient nourri de nombreuses enquêtes. Son nom est apparu à plusieurs reprises dans des procédures liées à des commissions occultes et à des flux financiers suspects. Certaines de ses déclarations, largement relayées, ont eu des conséquences politiques et judiciaires durables. Plusieurs enquêtes de presse avaient par ailleurs détaillé son rôle, offrant des documents et témoignages qui continuent d’alimenter le débat public. Ces éléments constituent aujourd’hui une partie des archives consultées par les magistrats.
Le dossier libyen et ses répercussions judiciaires
Au centre de l’affaire du financement présumé de la campagne présidentielle de 2007, Ziad Takieddine avait affirmé avoir acheminé entre 5 et 6 millions d’euros de la part du régime de Mouammar Kadhafi vers l’entourage de Nicolas Sarkozy. Ces accusations, réitérées à plusieurs reprises puis partiellement nuancées, ont contribué à l’ouverture d’une information judiciaire en France. Le dossier, toujours en cours, implique plusieurs anciens responsables politiques et fait l’objet d’une attention constante des magistrats.
Ces événements éclairent sur le rôle joué par Takieddine dans une période marquée par les liens diplomatiques entre Paris et Tripoli avant la guerre en Libye de 2011. Les juges ont cherché à retracer les flux financiers allégués, transitant par des circuits bancaires complexes, afin de vérifier si ces fonds avaient effectivement servi à financer une campagne électorale. L’affaire a également soulevé des interrogations sur les mécanismes de contrôle des financements politiques et sur la capacité des institutions à prévenir de tels montages.
La disparition de Ziad Takieddine intervient alors que l’enquête suit son cours. Elle prive la justice d’un acteur central, dont les déclarations contradictoires avaient alimenté l’un des volets judiciaires les plus emblématiques de la vie politique française récente.




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