Le Fonds monétaire international a terminé sa consultation annuelle sur l’économie algérienne et estime que l’État devra réaliser un ajustement représentant 5 % du PIB entre 2025 et 2028. L’institution conseille de réduire progressivement les subventions énergétiques, de diversifier les recettes fiscales hors hydrocarbures et de renforcer la gestion des entreprises publiques. Elle insiste également sur l’importance d’une flexibilité accrue du dinar et sur la stabilisation des équilibres extérieurs. Ces conclusions s’appuient sur les chiffres 2024 de la Banque d’Algérie, qui montrent un ralentissement de la croissance à 3,6 %.
Mesures budgétaires et recommandations du FMI
Le FMI recommande un ajustement fiscal étalé sur plusieurs années afin de rendre la trajectoire financière plus soutenable. L’institution souligne la nécessité d’un usage plus ciblé des subventions, tout en élargissant la base fiscale au-delà des revenus liés au pétrole et au gaz. La discipline et la transparence des entreprises publiques sont également jugées essentielles pour limiter les tensions sur les finances publiques.
L’institution attire aussi l’attention sur la nécessité d’assouplir le taux de change du dinar, afin de mieux absorber les fluctuations économiques extérieures. Selon la Banque d’Algérie, le compte courant est de nouveau déficitaire et les réserves de change continuent de se contracter. Ces indicateurs confirment l’urgence des mesures proposées et justifient l’ajustement recommandé par le FMI.
Dépendance énergétique et fragilités structurelles
L’économie de l’Algérie reste fortement dépendante des hydrocarbures, qui assurent près de 95 % des exportations et représentent plus de 40 % des recettes publiques. Cette dépendance historique expose le pays aux variations des prix internationaux et limite la stabilité financière. Les périodes de baisse prolongée des cours, comme entre 2014 et 2016, ont entraîné un affaiblissement significatif des réserves et une pression accrue sur le budget.
La Banque d’Algérie note également la progression de la finance islamique, qui offre de nouvelles options de financement, mais demeure insuffisante pour réduire la vulnérabilité de l’économie. Les autorités pourraient également envisager des réformes de gouvernance et l’ouverture à de nouveaux investissements pour soutenir la croissance. Le FMI conclut que sans un ajustement fiscal planifié et des mesures structurelles, l’Algérie pourrait rencontrer des difficultés à maintenir ses finances publiques jusqu’en 2028.



