France – Algérie : Sarkozy propose une mesure radicale sur les visas

Les relations entre la France et l’Algérie sont parmi les plus singulières du paysage diplomatique mondial. Marquées par l’histoire coloniale, la guerre d’indépendance et des décennies de liens migratoires, elles oscillent entre coopération et tensions régulières. Depuis 1968, un accord bilatéral encadre la circulation et le séjour des Algériens en France, leur conférant un statut spécifique par rapport aux ressortissants d’autres pays. Cet héritage continue de peser sur les débats politiques, en particulier autour de la question migratoire.

Une proposition choc de Nicolas Sarkozy

Dans un entretien accordé au Figaro, Nicolas Sarkozy a remis le sujet au premier plan. L’ex président juge les accords de 1968 dépassés et estime qu’ils constituent une « anomalie » au regard des défis actuels. Il prône leur abrogation pure et simple, assortie d’un durcissement majeur sur les conditions d’octroi de visas aux ressortissants algériens. Selon lui, aucun visa ne devrait être délivré si Alger refuse de reprendre ses citoyens frappés d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF).

Sarkozy lie également toute avancée dans le dialogue bilatéral à des dossiers sensibles : la libération du journaliste français Christophe Gleizes et de l’écrivain Boualem Sansal, actuellement détenus en Algérie. Cette approche place la question migratoire au cœur de la diplomatie franco-algérienne, en y ajoutant une dimension politique et humanitaire.

Entre diplomatie et rapport de force

La proposition de l’ancien président reflète une tendance plus large au sein de la classe politique française : utiliser l’arme des visas comme levier de pression. Pour Nicolas Sarkozy, il ne s’agit pas seulement de migration mais d’équilibre diplomatique. En conditionnant l’accès aux visas à la coopération d’Alger sur les OQTF, il envoie le signal que la France ne tolérera plus ce qu’il perçoit comme une asymétrie dans les relations bilatérales.

Cette posture radicale risque toutefois d’accentuer les crispations. L’Algérie, qui voit dans les accords de 1968 une reconnaissance de son histoire particulière avec la France, pourrait interpréter cette proposition comme une remise en cause d’un acquis diplomatique majeur. Le débat relance ainsi une question ancienne : comment concilier héritage historique, enjeux migratoires et relations stratégiques entre Paris et Alger ?

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