Ousmane Sonko ne fera pas le déplacement à Paris le 23 septembre, bien qu’il ait été convié à un grand rendez-vous d’investisseurs organisé par BPI France. L’annonce a surpris, puisqu’il devait s’agir de sa première visite officielle en France. Sur le réseau social X, il a évoqué un empêchement lié à son emploi du temps, mais cette explication continue de nourrir les interrogations.
Un calendrier diplomatique contraint
Le Premier ministre a déjà planifié deux voyages : aux Émirats arabes unis du 8 au 12 septembre et en Italie pour rencontrer les Sénégalais de la diaspora. Dans le même temps, le président Bassirou Diomaye Faye doit participer à l’Assemblée générale de l’ONU à New York. Or, la tradition protocolaire veut que le chef de l’État et son chef de gouvernement ne soient pas absents du territoire en même temps. Cette règle, souvent passée sous silence, pourrait expliquer pourquoi Sonko a dû renoncer au déplacement français.
Des liens sensibles avec Paris
Depuis son arrivée à la Primature, chaque geste d’Ousmane Sonko en direction de la France est analysé à la loupe. L’histoire commune entre les deux pays et ses critiques répétées envers l’influence française lorsqu’il était dans l’opposition accentuent cette vigilance. Un premier voyage officiel à Paris aurait eu un poids symbolique fort, comparable à un test sur sa manière de gérer les relations avec l’ancien colonisateur. En préférant commencer par le Golfe et l’Italie, Sonko semble indiquer une volonté de diversifier ses priorités diplomatiques avant de franchir l’étape française.
Entre stratégie et prudence
Si le choix est présenté comme une simple question de dates, il met aussi en lumière la difficulté d’équilibrer contraintes internes et enjeux internationaux. Le Premier ministre a toutefois prévu de recevoir prochainement son homologue français à Dakar lors d’une rencontre bilatérale, signe qu’il ne ferme pas la porte à un rapprochement.
Au final, cette décision montre que chaque absence ou déplacement à l’étranger est observé comme un signal. En reportant Paris, Sonko paraît vouloir temporiser, quitte à laisser planer le doute sur sa véritable stratégie diplomatique.



