Une affaire de fraude financière majeure ébranle l’Algérie, exposant les faiblesses du système bancaire face aux escroqueries internationales. Les autorités ont démasqué une société fictive, censée organiser des transferts massifs de fonds, 200 millions d’euros, via des documents falsifiés.
Résultat : un homme d’affaires turc et son associé algérien ont été inculpés pour avoir monté une arnaque sophistiquée, signalée par quatre grandes banques du pays. Une situation qui inquiète les autorités, qui craignent que d’autres affaires du genre ait pu avoir lieu en Algérie, sans que personne ne s’en rende compte. Le système bancaire est notamment pointé du doigt.
Comment s’est déroulé cette arnaque à 200 millions ?
L’enquête a démarré en octobre 2023. À l’époque, la banque Al Salam alerte le parquet sur des transactions qu’elle juge suspecte. L’enquête permet de les relier à trois autres banques (Banque Al Baraka, Gulf Bank et Société Générale). Des banques qui confirmeront des opérations similaires. Après analyse, il s’avère que l’argent est envoyé à une entité nommée SDK. Il s’agirait d’une entreprise spécialisée dans la production industrielle. Mais que nenni. Cette société n’existe en fait, tout simplement pas.
Un montage frauduleux aux ramifications internationales
Le cerveau présumé de l’opération, un entrepreneur turc sexagénaire, aurait tenté de justifier ces virements par des partenariats avec des entreprises turques et algériennes. Mais les investigations ont mis au jour un faux certificat SWIFT, prétendument émis par une banque allemande… Interrogée, la banque a par ailleurs confirmé qu’il s’agissait là, de faux documents.
L’enquête a permis de démontrer qu’un jeune homme, algérien, aurait été complice de cette arnaque. Ce dernier détenait 1% du capital, pour respecter les règles locales imposées. Les deux hommes sont aujourd’hui poursuivis par le tribunal de Chéraga, pour :
- falsification de documents,
- tentative d’escroquerie,
- séjour irrégulier (pour le présumé cerveau turc de l’arnaque).
En première audience, les deux individus ont nié les faits.
Un procès qui interroge la sécurité bancaire
Concrètement, les deux hommes risquent jusqu’à 10 ans de prison en plus d’une lourde amende. Un scandale qui fait jaser, en Algérie, et qui relance les débats en lien avec la sécurité et les contrôles bancaires, jugés inexistants par certains.



