Maroc : Le transfert des bases américaines a-t-il encore une chance ?

Les États-Unis ont autorisé plusieurs chantiers majeurs sur la base navale de Rota, en Espagne. Deux projets évalués à près de 100 millions de dollars chacun ont été annoncés, ainsi qu’un appel d’offres supplémentaire pour de nouvelles capacités de stockage révèle le média vozpopuli. Ces investissements d’ampleur interrogent sur l’avenir des discussions autour d’un éventuel transfert vers le Maroc. Alors que les spéculations avaient pris de l’ampleur ces derniers mois, la réalité budgétaire et technique semble redessiner les perspectives.

Des investissements lourds qui confortent l’Espagne

Le département de la Défense a validé récemment deux programmes distincts pour renforcer la base navale de Rota, située en Andalousie. Le premier, d’une valeur de 100 millions de dollars, prévoit la construction de quatre dépôts pour missiles, une zone de chargement pour chariots élévateurs, un atelier de remise en état des munitions ainsi que la démolition et la reconstruction d’un centre de recyclage. La durée estimée du chantier est de trois ans et demi. Un second projet, doté de la même enveloppe financière, concerne l’édification d’un hangar de maintenance destiné aux avions de transport C-5 et C-17, avec un calendrier de deux ans.

En parallèle, un appel d’offres a été ouvert pour la réalisation de deux réservoirs de carburant de grande capacité. Chacun pourra accueillir 50 000 barils et l’ensemble des travaux pourrait représenter un investissement compris entre 25 et 100 millions de dollars. Le délai d’exécution annoncé est de 909 jours. Ces initiatives traduisent la volonté américaine d’entretenir et de moderniser une base considérée comme essentielle à la fois pour la flotte navale et pour les opérations de transport stratégique. Les détails techniques fournis par les autorités américaines sont régulièrement accessibles au public, et certains observateurs estiment qu’ils peuvent être analysés à travers des portails spécialisés en défense.

Ces projets viennent s’ajouter à d’autres programmes d’entretien et de modernisation déjà engagés. Ils témoignent d’un choix budgétaire clair en faveur de l’Espagne, partenaire de longue date au sein de l’OTAN. Les spécialistes de la région rappellent que le site de Rota bénéficie d’infrastructures portuaires et aériennes déjà dimensionnées pour accueillir des missions complexes, ce qui rend tout transfert particulièrement délicat.

Rumeurs de transfert et réalités stratégiques

La perspective d’un déplacement des bases américaines de Rota et de Morón vers le Maroc avait suscité de nombreux débats. L’ancien sénateur Robert Greenway, présenté comme proche du président Donald Trump, avait relancé cette hypothèse en affirmant sur les réseaux sociaux qu’« il est temps de déplacer » ces installations. Ses déclarations avaient été largement commentées, alimentant une vague de spéculations dans les médias marocains et espagnols. Certaines analyses avançaient l’idée que Rabat pourrait bénéficier de sa proximité géographique avec la façade atlantique et de sa coopération militaire croissante avec Washington.

Cependant, la réalité opérationnelle paraît freiner cette option. L’absence d’infrastructures comparables aux standards de Rota, la complexité logistique d’un tel transfert et les engagements existants entre Madrid et Washington rendent improbable une décision immédiate en ce sens. Les accords de défense entre l’Espagne et les États-Unis, régulièrement renouvelés, encadrent la présence militaire américaine sur le sol ibérique et garantissent des conditions de fonctionnement stables.

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