.Au fil des dernières années, le Maroc s’est affirmé comme un véritable moteur économique en Afrique du Nord. Son ouverture commerciale, ses zones industrielles modernes et ses investissements massifs dans les infrastructures, de Tanger Med à Casablanca Finance City, attirent autant les capitaux étrangers que les ambitions locales. Le pays a également misé sur la digitalisation des services administratifs, ce qui facilite la création d’entreprise et encourage une jeunesse de plus en plus encline à transformer ses idées en projets concrets. Ce climat favorable explique en grande partie l’essor entrepreneurial que l’on observe aujourd’hui.
Le commerce en tête, suivi du BTP et des services
D’après les données les plus récentes de l’OMPIC, 56 611 nouvelles entreprises ont vu le jour au Maroc durant les six premiers mois de 2025. Cette vitalité entrepreneuriale n’est pas répartie uniformément : le commerce arrive en première position, concentrant plus d’un tiers des créations. Cela reflète non seulement le dynamisme de la consommation interne, mais aussi l’importance des échanges, qu’il s’agisse des marchés de proximité ou des circuits liés à l’exportation.
Derrière ce secteur, le BTP et les activités immobilières captent près d’un cinquième des nouvelles structures, preuve que l’urbanisation rapide et la demande en logements continuent de créer des opportunités. Les services divers, qui englobent aussi bien les prestations pour les particuliers que pour les entreprises, représentent pour leur part plus de 17 % des créations, confirmant l’évolution d’une économie de plus en plus orientée vers l’accompagnement et la valeur ajoutée non matérielle.
Les secteurs en progression et leurs implications
Si le commerce et le BTP dominent, d’autres domaines affichent une progression encourageante. Le transport, par exemple, attire plus de 7 % des nouveaux entrepreneurs, porté par la nécessité d’accompagner l’essor logistique du pays et le rayonnement de ses ports et zones industrielles. L’industrie, avec une part légèrement inférieure, illustre l’intérêt croissant pour la transformation locale, notamment dans l’agroalimentaire et la fabrication de biens destinés au marché régional.
L’hôtellerie et la restauration, qui captent près de 6 %, bénéficient du retour en force du tourisme. De leur côté, les technologies de l’information et de la communication représentent encore une petite portion – un peu plus de 3 % – mais ce chiffre témoigne d’une tendance montante, car ces startups misent souvent sur la croissance rapide et l’innovation. L’agriculture et la pêche, longtemps considérées comme des secteurs traditionnels, attirent aussi de nouvelles initiatives, parfois tournées vers la durabilité et l’export. Enfin, les activités financières ferment la marche, mais leur faible part ne signifie pas une absence d’importance : elles traduisent surtout une forte régulation et des barrières à l’entrée plus élevées.
Une dynamique appelée à se consolider
Le profil sectoriel de ces créations montre que le Maroc ne se limite pas à un seul moteur de croissance. Le commerce reste le terrain privilégié des premiers pas entrepreneuriaux, mais les autres domaines dessinent les contours d’une économie diversifiée et résiliente. L’enjeu, désormais, sera de soutenir cette énergie entrepreneuriale par un accompagnement renforcé, un accès élargi au financement et une adaptation permanente aux mutations mondiales. Comme une ruche qui bourdonne d’activité, le tissu entrepreneurial marocain s’élargit et pourrait bien être l’un des piliers de la compétitivité du pays dans les années à venir.



