Mines en Afrique : une entreprise indienne perd tous ses titres

Richissime en ressources naturelles, la Guinée doit une grande partie de sa prospérité économique et son fort potentiel de développement à la bauxite, un minerai clé pour la production d’alumine et d’aluminium, des matériaux indispensables aux secteurs automobile, aéronautique et du bâtiment.

Avec des réserves parmi les plus importantes au monde, le pays attire des investisseurs internationaux, mais ces activités minières, bien que profitables, cristallisent des conflits avec l’État, soucieux de reprendre le contrôle de ses richesses. Un exemple récent en témoigne : Axis Minerals, une entreprise basée à Dubaï et liée à un groupe indien, a vu son permis d’exploitation annulé par les autorités guinéennes en mai 2025.

Un bras de fer aux conséquences lourdes

En effet, courant mai dernier, Conakry a soudainement révoqué plus d’une centaine de permis miniers, dont celui d’Axis Minerals, sans avertissement préalable. La société, qui exploitait environ 169 000 tonnes de bauxite quotidiennement, a vu ses activités suspendues et ses comptes bancaires gelés par la Banque centrale guinéenne.

Faute de dialogue, Axis Minerals a saisi en juillet 2025 le tribunal du district sud de New York, compétent pour les litiges internationaux en la matière. L’entreprise réclame un arbitrage pour obliger la Guinée à s’expliquer, mais les autorités restent muettes, laissant planer l’incertitude sur l’issue de ce conflit.

Affirmer la souveraineté, à quel prix ?

Depuis le coup d’État de septembre 2021 et l’arrivée au pouvoir du général Mamady Doumbouya, la Guinée durcit sa politique minière, multipliant les révocations de permis pour renforcer son contrôle sur les ressources qu’elle souhaite elle-même traiter, sans forcément passer par des prestataires externes, et ce, dans le but de bénéficier davantage à la population.

Présente dans la région de Boffa depuis 2018, Axis Mineral perd ici un contrat important. Une décision qu’elle juge parfaitement illégale et qu’elle espère voir être résolue dans les mois à venir, à condition, donc, que le pouvoir guinéen réponde aux injonctions de la justice et ce, dans un contexte économique et international particulier, marqué par de vives tensions douanières (sous l’impulsion américaine, principalement).

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