Pourquoi les USA ont révoqué le visa du président Pétro présent à l'ONU

En janvier 2025, la diplomatie américaine et Gustavo Petro avaient déjà croisé le fer autour des conditions de rapatriement de migrants colombiens. L’incident avait révélé des fissures dans une relation que l’on croyait solide. Quelques mois plus tard, alors que le président colombien se rend à New York pour prendre la parole à l’Assemblée générale de l’ONU, ces tensions resurgissent avec éclat et conduisent Washington à une décision spectaculaire : la révocation de son visa.

Un discours qui bouleverse la scène diplomatique

À New York, Gustavo Petro ne s’est pas limité aux discours officiels dans l’enceinte onusienne. Le chef de l’État colombien a choisi de rejoindre une manifestation pro-palestinienne organisée à proximité du siège des Nations Unies. Portant un mégaphone, il a exhorté les soldats américains à ne pas obéir à certains ordres et a plaidé pour la mise en place d’une force armée internationale chargée de « libérer la Palestine ».

Ces paroles ont provoqué un tollé à Washington. Pour le département d’État, un président étranger ne pouvait pas inciter à la désobéissance militaire sur le sol américain sans conséquences. Dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, les autorités américaines ont qualifié l’attitude de Petro d’« imprudente » et « incendiaire », annonçant dans la foulée le retrait de son visa précise Reuters. Une mesure rarissime qui revient à fermer symboliquement la porte au dirigeant, alors qu’il se trouvait déjà sur place.

Une sanction au poids politique considérable

Le retrait du visa d’un président en exercice alors qu’il se trouve déjà aux États-Unis constitue un événement diplomatique rare. La portée de cette décision dépasse la simple formalité administrative : elle traduit une rupture de confiance entre deux pays traditionnellement liés par une coopération étroite.

La Colombie reste pourtant un allié clé des États-Unis dans la lutte antidrogue et la sécurité régionale. Mais cet épisode new-yorkais vient ajouter une couche de défiance à une relation déjà fragilisée par la querelle sur les expulsions et par des divergences sur la politique antidrogue. La décision de Washington interroge désormais sur l’avenir de la coopération bilatérale : s’agit-il d’un avertissement sévère mais ponctuel, ou du signe d’un refroidissement durable entre Bogota et son principal allié occidental ?

Une relation à la croisée des chemins

En choisissant de faire de la rue un prolongement de la tribune onusienne, Gustavo Petro a pris un risque calculé. Certains observateurs estiment que Gustavo Petro cherche à s’affirmer comme une voix critique face aux grandes puissances et à porter la cause palestinienne sur la scène internationale. D’autres considèrent au contraire que cette prise de parole en marge de l’ONU pourrait fragiliser la position diplomatique et économique de la Colombie.

La décision américaine marque dans tous les cas un tournant. Plus qu’un simple incident, elle révèle la fragilité d’une alliance construite depuis des décennies et désormais confrontée à de nouveaux rapports de force. L’épisode new-yorkais restera sans doute comme un moment où un dirigeant sud-américain, en prenant la parole hors des canaux diplomatiques habituels, a bousculé l’ordre protocolaire international.

1 réflexion au sujet de « Pourquoi les USA ont révoqué le visa du président Pétro présent à l'ONU »

  1. Un president n’a pas à dire ça dans un pays hôte. La réaction des autorités Américaines est vraiment mesurée selon moi ; sinon qu’on l’expulserait Manu military.
    Cherchez l’erreur

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