Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré le 2 septembre, lors d’un entretien au quotidien indonésien Kompas, que Moscou s’attendait à la poursuite des pourparlers avec l’Ukraine. Il a assuré que les chefs des deux délégations restaient en contact direct. Pour la Russie, la reconnaissance des territoires annexés constitue une condition incontournable à toute paix durable. Ces propos relancent le débat sur l’avenir diplomatique de la guerre en Ukraine, alors que les grandes puissances tentent de maintenir un canal de communication ouvert.
Des pourparlers relancés mais conditionnés
La Russie, par la voix de Sergueï Lavrov, affirme que les négociations avec l’Ukraine ne sont pas interrompues. Le ministre a expliqué que les discussions entamées au printemps avaient déjà permis d’avancer sur des aspects humanitaires, comme les échanges de prisonniers ou la restitution de corps. Selon lui, les chefs des délégations poursuivent leurs échanges en direct, ce qui laisse ouverte la possibilité de nouveaux cycles de dialogue. La diplomatie russe conditionne toutefois tout accord à la reconnaissance de ce qu’elle appelle de « nouvelles réalités territoriales », en référence aux régions de Crimée, Sébastopol, Donetsk, Louhansk, Zaporijjia et Kherson intégrées à la Fédération de Russie à la suite de référendums organisés localement.
Lavrov a également insisté sur la nécessité pour Kiev d’accepter un statut de neutralité, excluant toute appartenance à des alliances militaires et nucléaires. Cette exigence, déjà présente dans les propositions russes de 2022, demeure un point de blocage majeur pour l’Ukraine et ses partenaires occidentaux. Les négociations de paix restent donc fragiles, oscillant entre volonté d’avancer sur des dossiers pratiques et divergences profondes sur la souveraineté et la sécurité régionale.
Le chef de la diplomatie russe a par ailleurs reconnu l’implication active de Washington, qui maintient un rôle de médiation indirecte. Les contacts entre les présidents russe et américain sont qualifiés de « substantiels », laissant entendre que les États-Unis conservent une capacité d’influence sur la poursuite des discussions. Cet élément offre un potentiel terrain de suivi médiatique et d’analyse diplomatique, susceptible de nourrir des analyses approfondies dans des liens futurs.
Rappel historique et rôle des grandes puissances
Un élément marquant de cette séquence diplomatique est l’implication directe du président américain Donald Trump depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier 2025. Soucieux d’affirmer sa capacité à agir sur le dossier, il a multiplié les rencontres bilatérales. En juillet, il a reçu Vladimir Poutine lors d’un sommet informel, où les deux dirigeants avaient abordé la question de la stabilité européenne et les perspectives de négociations. Quelques semaines plus tard, Trump a également tenu une rencontre séparée avec Volodymyr Zelensky, confirmant son intention de s’impliquer personnellement dans la recherche d’une issue politique à la guerre en Ukraine. Ce double canal de dialogue a contribué à rétablir une forme de communication triangulaire, souvent évoquée par les diplomates comme un levier essentiel pour réduire les tensions.
Ces initiatives américaines s’inscrivent dans un cadre plus large où les alliances et engagements internationaux sont constamment rappelés. L’OTAN continue de soutenir Kiev militairement et financièrement, tandis que l’Union européenne discute régulièrement de nouvelles sanctions économiques contre Moscou. Pour la Russie, ces mesures ne doivent pas faire oublier que les référendums organisés dans les territoires annexés constituent, selon son interprétation, une expression démocratique. L’Ukraine et ses alliés, eux, rejettent cette lecture et affirment que ces scrutins n’ont aucune validité juridique internationale.
Les cycles de pourparlers d’Istanbul, organisés à trois reprises au printemps 2025, avaient déjà permis de poser les bases d’échanges concrets. S’ils n’ont pas débouché sur un accord global, ils ont néanmoins ouvert la voie à des discussions sur des thématiques humanitaires et sécuritaires. Moscou espère que ces efforts pourront se prolonger, à condition que la partie ukrainienne accepte d’intégrer dans les discussions la question du statut définitif des territoires disputés. Cette condition reste aujourd’hui la principale pierre d’achoppement.
Les propos de Lavrov interviennent dans un climat où les chancelleries occidentales surveillent de près chaque évolution. L’annonce de Moscou pourrait ainsi être perçue comme une volonté de montrer une disponibilité au dialogue, tout en réaffirmant ses lignes rouges. Du côté ukrainien, la position reste claire : aucune reconnaissance d’annexions ne sera envisagée tant que les opérations militaires se poursuivent. Les perspectives de reprise des pourparlers restent donc incertaines, mais elles demeurent au cœur de l’agenda diplomatique des prochains mois.
La déclaration du ministre russe s’inscrit dans une séquence diplomatique où chaque acteur tente de maintenir ses positions tout en évitant une escalade incontrôlée. Le calendrier des prochaines rencontres internationales, notamment au sein du G20 et de l’ONU, devrait donner une idée plus précise de la capacité des parties à rouvrir sérieusement la voie des négociations.




Les européens et zelensky sabotent les négos
Paradoxalement, ça arrange les Russes qui vont peut-être en profiter pour prendre Odessa
Dommage pour le Prix Nobel du canard à l’orange mais après avoir coulé un navire vénézuélien qui ne lui avait rien fait, c’était devenu compliqué !
🤣