Sénégal : La BCEAO appelle à un accord rapide avec le FMI

À Dakar, le gouverneur de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), Jean-Claude Kassi Brou, a exprimé le 17 septembre son souhait de voir les discussions entre le Sénégal et le Fonds monétaire international (FMI) aboutir à un programme adapté selon APS. Suspendu depuis octobre 2024, le financement de 1,9 milliard de dollars reste en attente. Une mission du FMI était sur place au courant du mois d’août pour évaluer la situation budgétaire du pays, marquée par un niveau d’endettement supérieur aux chiffres précédemment publiés. L’enjeu est d’assurer la continuité du financement tout en maintenant la stabilité macroéconomique.

Une dette plus lourde que prévu

Les représentants du FMI ont confirmé que les comptes de fin 2023 faisaient apparaître une dette publique supérieure à 70 % du PIB. Toutefois, l’audit conduit par la Cour des comptes a révélé que ce taux réel avoisinait 100 % du PIB, soit l’équivalent de 6 à 7 milliards de dollars non déclarés. Le Fonds précise que ces montants n’ont pas été détournés, mais dissimulés dans la comptabilité, permettant à l’État d’accéder à des conditions d’emprunt plus favorables.

Pour Jean-Claude Kassi Brou, cette situation ne remet pas en cause la capacité du Sénégal à mobiliser des ressources. Selon lui, la liquidité bancaire sur le marché régional offre au pays la possibilité de lever des fonds auprès des investisseurs. Ces arguments visent à rassurer les partenaires internationaux et les opérateurs économiques, tout en maintenant la crédibilité financière de Dakar.

Entre négociations et recherche d’alternatives

En parallèle des discussions avec le FMI, le gouvernement multiplie les initiatives de financement interne. Depuis plusieurs mois, il recourt à des appels à l’épargne auprès des acteurs du marché régional. Le prochain sera lancé le 18 septembre, sous la forme de diaspora bonds, un instrument destiné à mobiliser l’épargne des Sénégalais de l’étranger. Ce mécanisme s’inscrit dans une stratégie plus large visant à diversifier les sources de financement et réduire la dépendance vis-à-vis des bailleurs internationaux.

Ces évolutions interviennent alors que la BCEAO insiste sur l’urgence d’un programme clair pour sécuriser la trajectoire économique du pays. Les prochaines étapes dépendront de la conclusion des négociations en cours avec le FMI, dont le soutien reste déterminant pour la stabilité financière du Sénégal.

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