Le Tribunal de grande instance de Dakar a rendu une ordonnance ce week-end dans le dossier opposant la direction du Parti socialiste à un groupe de contestataires. Le juge des référés a invalidé la procédure pour irrégularité de fond, mettant fin provisoirement à la bataille judiciaire. Les dissidents contestaient la légitimité de la secrétaire générale intérimaire, Aminata Mbengue Ndiaye. Le parti prépare parallèlement un congrès annoncé pour décembre 2025 afin de clarifier sa direction.
Une décision qui neutralise la contestation judiciaire
Le litige opposait la direction du Parti socialiste (PS) à une faction dissidente contestant la gestion d’Aminata Mbengue Ndiaye, secrétaire générale par intérim. Après avoir rejeté l’exception d’incompétence jugée infondée, le magistrat a estimé que la requête des plaignants souffrait d’une irrégularité de fond, liée à l’absence de personnalité morale de leur mouvement. Cette requalification a conduit à l’annulation de la procédure. Les cadres contestataires reprochaient à la dirigeante intérimaire de prolonger une suppléance sans issue, tout en invoquant son état de santé pour exiger un congrès anticipé.
La défense de Madame Mbengue Ndiaye a rappelé qu’un congrès est prévu pour décembre 2025, rejetant toute idée d’une vacance de direction. L’ordonnance judiciaire vient donc conforter provisoirement la ligne officielle, mais ne dissipe pas les tensions internes. Le parti, qui avait déjà annoncé la préparation d’un congrès extraordinaire, compte sur cet échéance pour réinjecter de la cohésion et consolider ses alliances, notamment avec les proches de Khalifa Sall. Plusieurs observateurs estiment que cette rencontre pourrait redéfinir les équilibres en vue des futures échéances électorales, une analyse qui pourra être approfondie dans des publications à venir.
Perspectives internes après six années d’intérim
Aminata Mbengue Ndiaye avait pris la direction du PS en juillet 2019, après le décès d’Ousmane Tanor Dieng le 15 juillet de la même année à Paris. Elle avait été désignée présidente par intérim par le Bureau politique, puis confirmée comme figure de transition en attendant la convocation d’un congrès. Depuis, sa gestion est régulièrement contestée par une partie des cadres, qui lui reprochent de retarder la normalisation du leadership du parti.
Le PS sénégalais, héritier d’une longue tradition politique, tente aujourd’hui de préserver son rôle sur la scène nationale, malgré une influence électorale réduite ces dernières années. La préparation du congrès de décembre 2025 est présentée par ses responsables comme l’occasion de réconcilier les générations militantes, d’ouvrir davantage aux courants proches de Khalifa Sall et de restaurer une dynamique unitaire. Les semaines à venir permettront de savoir si la décision judiciaire facilitera ce processus ou si elle attisera au contraire les divisions internes.
Le Bureau politique est attendu pour préciser le calendrier et les modalités pratiques du congrès.



