Les sénégalais figurent parmi les plus gros consommateurs de poisson d’Afrique de l’Ouest, mangeant annuellement 29 kilogrammes par personne, soit le double de la moyenne régionale. Cette appétence particulière pour les produits halieutiques transforme chaque alerte sanitaire en préoccupation nationale majeure, touchant directement les habitudes alimentaires de millions de familles.
La controverse numérique prend de l’ampleur
Les réseaux sociaux sénégalais bruissent d’inquiétudes concernant la qualité sanitaire des poissons disponibles sur les étals. Tel un incendie se propageant de profil en profil, les craintes relatives à une possible contamination au mercure de certaines espèces ont gagné l’espace public numérique. Cette effervescence virtuelle a contraint les autorités à sortir de leur silence habituel pour rassurer les consommateurs.
Le député Pape Djibril Fall a pris les devants en précisant que le corocaire, espèce fréquemment consommée, ne figure pas dans la catégorie des poissons présentant des risques élevés de contamination mercurielle. Cette intervention du parlementaire révèle l’ampleur des préoccupations citoyennes et la nécessité d’une communication officielle face à la propagation des rumeurs alimentaires.
Le dispositif de contrôle mis en avant
Face à cette polémique grandissante, l’administration sanitaire a activé ses canaux de communication pour démanteler les accusations. Dr. Alioune Badara Kane Diouf, responsable du contrôle des produits halieutiques, a formellement réfuté ces allégations via les médias locaux, brandissant l’efficacité du système de surveillance existant.
L’arsenal de vérification déployé par les autorités repose sur un principe fondamental : aucun produit importé n’échappe aux analyses laboratoire avant sa commercialisation. Cette procédure systématique, couplée à un mécanisme de traçabilité rigoureux, constitue selon l’administration le rempart contre tout risque sanitaire.
Cette bataille d’informations illustre parfaitement la tension permanente entre perception publique et réalité scientifique. Alors que les réseaux sociaux amplifient les inquiétudes légitimes des consommateurs, les instances officielles tentent de restaurer la confiance par la transparence de leurs méthodes de contrôle.
L’enjeu dépasse la simple question sanitaire : il touche à la crédibilité des institutions de régulation alimentaire et à la capacité du pays à maintenir une consommation sereine de ses produits halieutiques traditionnels. Cette polémique révèle également l’influence croissante des plateformes numériques dans la formation de l’opinion publique sur les questions de santé alimentaire.



