Depuis plusieurs mois, la toile sénégalaise est régulièrement la cible de fausses annonces et de tentatives d’usurpation d’identité. La Douane en sait quelque chose : une page Facebook, attribuée frauduleusement à un haut responsable, sème la confusion en réclamant de prétendues commissions pour accéder à des ventes aux enchères publiques. Cette pratique, qui joue sur la crédulité des internautes, trouve aujourd’hui un nouvel écho dans un secteur encore mal compris : les cryptomonnaies.
Une annonce trop belle pour être vraie
Un journal local a récemment relayé qu’un programme officiel du ministère des Finances proposait des « sessions d’investissement en cryptomonnaies ». L’article promettait des rendements spectaculaires : jusqu’à six fois la mise initiale en 2h30, avec des formules allant de 20 000 à 250 000 francs CFA. Pour s’inscrire, il suffisait, affirmait-on, de passer par un numéro WhatsApp.
Face à la propagation rapide de cette information, le ministère des Finances a réagi publiquement. Dès le 2 août, un avertissement a été publié sur ses canaux officiels, notamment Twitter, pour rappeler qu’aucune initiative de ce type n’a jamais été lancée par ses services. Les autorités ont parlé d’« usurpation d’identité visuelle » et mis en garde les internautes contre le risque de tomber dans un piège.
Une vigilance plus que nécessaire
Si l’annonce a pu séduire, c’est parce qu’elle répond à un double attrait : l’essor mondial des cryptomonnaies et la tentation d’un gain rapide. Mais c’est aussi ce qui en fait le terreau idéal pour les fraudeurs. Comme l’exemple de la fausse page des Douanes, l’arnaque repose sur une mécanique bien rodée : détourner la confiance placée dans les institutions pour légitimer des offres douteuses.
Le ministère appelle donc à la prudence et invite les citoyens à vérifier systématiquement les informations via les sites et réseaux sociaux certifiés des services publics. Car si l’infox prospère, c’est bien souvent par manque de vigilance. Dans un environnement numérique où la frontière entre l’officiel et le frauduleux se brouille, l’esprit critique devient la meilleure protection.



