L’Agence de Régulation des Marchés (ARM) a annoncé l’arrêt des importations de bananes à partir du 1er septembre 2025. Cette décision s’inscrit dans une stratégie visant l’autosuffisance d’ici 2029 et accompagne une campagne agricole annoncée comme prometteuse. Le ministère de l’Agriculture estime que la production locale pourrait atteindre 112 500 tonnes cette année.
Une mesure forte pour protéger la filière nationale
Le Sénégal a franchi une étape décisive dans sa politique agricole en gelant temporairement les importations de bananes. L’annonce a été faite par l’Agence de Régulation des Marchés (ARM) après concertation avec le Comité de Pilotage de Régulation de la filière, réuni le 18 août 2025. L’objectif affiché est clair : soutenir la commercialisation locale et garantir un écoulement optimal de la récolte nationale.
Selon les prévisions du Ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté Alimentaire et de l’Élevage (MASAE), la campagne en cours devrait fournir 112 500 tonnes de bananes, principalement entre septembre et novembre. Ce volume permet d’espérer une couverture quasi complète de la demande intérieure, évitant le recours aux importations massives observées ces dernières années.
Un comité de suivi a été mis en place pour évaluer régulièrement la disponibilité sur le marché et prévenir toute pénurie. Cette décision est présentée comme une « mesure pilote », en attendant de déterminer si elle sera reconduite ou ajustée lors des prochaines campagnes.
Le chemin vers l’autosuffisance en 2029
L’ambition d’autosuffisance en banane est inscrite dans l’Agenda Sénégal 2050, qui fixe un cap de souveraineté alimentaire à long terme. La suspension des importations n’est pas une décision isolée : elle s’inscrit dans une série de réformes destinées à renforcer la résilience de la filière fruitière nationale.
En 2024, le pays avait produit 72 350 tonnes de bananes locales, malgré la perte de 37 500 tonnes due aux intempéries. La demande nationale, estimée à 101 993 tonnes, avait alors été complétée par 29 643 tonnes importées. Ces chiffres mettent en évidence le potentiel de la filière, mais aussi sa fragilité face aux aléas climatiques et à la concurrence des importations.
Cette suspension constitue un test grandeur nature : si la production nationale parvient à répondre à la demande sans inflation notable, elle pourrait servir de modèle pour d’autres filières stratégiques. Les consommateurs seront les premiers juges, notamment en termes de prix et de qualité des bananes proposées sur les marchés locaux.
La réussite de cette campagne sera déterminante pour atteindre l’objectif de 2029 et consolider la place de la banane sénégalaise comme produit de souveraineté alimentaire.


