Tensions Algérie - France : une nouvelle répercussion ?

Depuis 2024, les relations entre Alger et Paris sont marquées par une escalade des tensions, alimentée par des polémiques impliquant des figures comme Boualem Sansal et Christophe Gleizes. Ces dissensions ont conduit à des mesures de représailles de part et d’autre.

La France a ainsi suspendu l’exemption de visa pour les détenteurs de passeports diplomatiques et officiels algériens, une décision symbolique forte. En réaction, l’Algérie a supprimé la gratuité des biens prêtés à l’ambassade française et envisage de réviser les conditions de location des terrains et bâtiments occupés par des institutions françaises sur son sol.

Dans ce climat tendu, une question émerge : le durcissement des conditions de renouvellement des titres de séjour de 10 ans pour les Algériens en France s’inscrit-il dans cette logique de confrontation ? Cette mesure, qui complexifie la vie de milliers de résidents, semble refléter une volonté de fermeté, dans un contexte où chaque pays ajuste sa posture pour marquer son territoire.

Des procédures administratives de plus en plus exigeantes

Traditionnellement, les Algériens installés légalement en France bénéficiaient d’un renouvellement simplifié de leur titre de séjour décennal, conformément à l’accord franco-algérien de 1968. Ce document leur garantissait une stabilité, leur permettant de vivre, travailler et circuler sans contraintes administratives répétées.

Pourtant, les préfectures imposent désormais des critères plus rigoureux, exigeant parfois des preuves d’intégration ou un niveau de français proche de celui requis pour une naturalisation. Ces nouvelles règles, appliquées sans cadre légal explicite, prennent de court des résidents souvent installés depuis des années.

Un lien avec la crise diplomatique ?

Ce resserrement des règles pourrait s’interpréter comme une conséquence indirecte des tensions entre les deux pays. La suspension des exemptions de visa par la France et les contre-mesures algériennes, comme la révision des baux immobiliers, illustrent d’ailleurs parfaitement cette dynamique de rétorsion. Si les autorités françaises justifient ces exigences par des impératifs administratifs, leur timing coïncide avec la dégradation des relations bilatérales.

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