Vivre 100 ans restera hors de portée pour la majorité de ceux qui sont nés après une date bien précise (étude)

Depuis plus d’un siècle, les avancées médicales et scientifiques ont permis d’ajouter des décennies à la durée de vie humaine. La généralisation des vaccins, les progrès de l’hygiène et la mise au point de traitements efficaces contre des maladies autrefois fatales ont transformé l’espérance de vie. Au début du XXe siècle, franchir le cap des 60 ans relevait de l’exception. Aujourd’hui, de nombreux pays enregistrent une moyenne dépassant largement les 80 ans, et cette progression constante a nourri l’idée qu’atteindre 100 ans pourrait devenir accessible à une part croissante de la population mondiale.

Un ralentissement marqué de la progression

Une étude publiée en août 2025 dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences vient toutefois nuancer cet optimisme. Ses auteurs estiment qu’aucune génération née après 1938 ne devrait atteindre en moyenne les 100 ans. Leur analyse, relayée notamment par The Independent et Futura Sciences, souligne que si l’espérance de vie a bondi entre 1900 et 1938, le rythme s’est nettement ralenti par la suite, avec une progression freinée de près de moitié. Ce constat remet en question l’idée selon laquelle chaque nouvelle génération vivrait sensiblement plus longtemps que la précédente.

Les centenaires resteront l’exception

Les chercheurs rappellent que les gains spectaculaires du passé s’expliquaient en grande partie par la baisse massive de la mortalité infantile, un levier qui n’existe plus aujourd’hui. Pour les générations nées après la Seconde Guerre mondiale, la probabilité d’atteindre le centenaire existe, mais elle demeure minoritaire. Ainsi, selon les projections démographiques en France, une femme née dans les années 1960 aurait moins d’une chance sur dix d’atteindre cet âge, tandis que la probabilité reste encore plus faible pour les hommes. En d’autres termes, devenir centenaire restera un destin singulier, et non une norme collective.

L’étude suggère également que, sauf percée médicale radicale – par exemple dans le domaine du vieillissement cellulaire ou des biotechnologies –, le plafond des 100 ans en moyenne restera inaccessible. Cela invite à réfléchir non pas seulement à la durée de la vie, mais aussi à sa qualité. Les politiques de santé publique pourraient être amenées à privilégier l’allongement des années vécues en bonne santé plutôt que la seule quête d’une longévité extrême.

Loin d’éteindre l’espoir, ces projections rappellent que le véritable défi des décennies à venir pourrait ne pas être d’allonger la vie jusqu’à 100 ans, mais de garantir que les 80 ou 90 années que la plupart atteindront soient vécues dans de bonnes conditions.

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