Bénin : Cotonou accueille le Sommet Climate Chance Afrique 2025 dès lundi

Cotonou se prépare à accueillir la 6ème édition du Sommet Climate Chance Afrique (SCCA2025) qui se déroulera les 27 et 28 octobre 2025. À l’occasion de la conférence de presse tenue le vendredi 24 octobre, les organisateurs ont levé le voile sur les enjeux cruciaux de cette rencontre qui réunira près de 1000 participants de 15 pays africains et de multiples nations européennes et du monde, tous profils confondus. Le message principal est clair : face aux dérèglements climatiques, l’Afrique doit transformer les chocs en opportunités en plaçant les énergies renouvelables au cœur de son développement.

Le SCCA2025 s’annonce comme un véritable lieu de production de solutions. Cette 6ème édition se veut un creuset international d’échanges autour des questions de résilience des villes et territoires, les systèmes alimentaires, l’accès à l’énergie, les potentiels de développement, l’accès aux financements les corridors de biodiversité, les solutions fondées sur la nature. Le Sénateur Ronan Dantec, Président de l’association Climate Chance, a mis en avant les trois piliers des débats: l’adaptation urbaine, l’atténuation (via les énergies renouvelables) et la biodiversité.

Déclaration de Cotonou…

​Le sommet doit impérativement aboutir à une Déclaration de Cotonou sur les énergies renouvelables en Afrique, qui aura vocation à être portée dans les grandes instances internationales comme la COP à Belém. L’objectif est de permettre à l’Afrique de se développer sans augmenter ses émissions de gaz à effet de serre.

«Les énergies renouvelables sont au cœur de cet enjeu… Il faut aussi mobiliser des financements à la hauteur de cet enjeu. », a insisté Ronan Dantec, Président de Climate Chance. Cette déclaration s’inscrira dans la continuité de la Feuille de route de Yaoundé sur l’habitat durable, dont l’impact a déjà été reconnu par ONU Habitat.

​Un autre livrable majeur sera la création d’une Alliance des Villes Côtières d’Afrique de l’Ouest, à l’initiative de Cotonou, ville particulièrement sujette à l’érosion côtière. Cette alliance, liée au sommet mondial de l’ONU sur les océans de Nice, visera à mutualiser les stratégies d’adaptation face à l’élévation du niveau de la mer.

Le Financement, Clé de Voûte de l’Adaptation Locale

​Le Maire de Cotonou et president de l’Association Nationale des Maires Béninois (ANCB), Luc Atrokpo, a souligné la vulnérabilité des collectivités locales et l’urgence de financer les initiatives sur le terrain. L’accent sera est mis sur l’adaptation, notamment en milieu urbain et côtier. Le Bénin, comme beaucoup de pays africains, fait face à d’importants défis de financement pour développer ses projets, qu’il s’agisse de centrales solaires ou d’adaptation des écosystèmes. ​« Nous voulons aller plus loin dans la mobilisation des ressources pour accompagner le gouvernement dans la lutte contre les changements climatiques. Le sommet de Cotonou nous en offre une occasion exceptionnelle. » a precisé Luc Atrokpo, Maire de Cotonou.

​Le Bénin innove avec des projets concrets, souvent menés par les communes via l’ANCB, notamment la mise en place de la Maison du Climat, un projet visant à concrétiser la contribution des élus locaux à la transition énergétique et à l’insertion des jeunes et des femmes, les éloignant de l’extrémisme violent. Un partenariat stratégique avec le Port de Cotonou cible également des actions comme la lutte contre la pollution de l’air et l’aménagement d’espaces verts.

​L’ancien Ministre Luc Gnacadja, expert mondial en la matière, a insisté sur un changement de paradigme: la finance climatique n’est pas uniquement une aide venant de l’extérieur, mais doit être comprise comme la finance du développement elle-même. Le sommet sera aussi l’occasion de mobiliser la jeunesse (avec l’accueil de la Caravane du Climat) et d’aborder la question critique de l’avenir de l’éléphant en Afrique de l’Ouest dans le cadre du pilier biodiversité.

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