La lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme prend un tournant encourageant pour l’Afrique. Le Groupe d’action financière (Gafi) a annoncé vendredi que quatre pays du continent, dont le Burkina Faso, membre de l’Alliance des États du Sahel (AES), étaient désormais retirés de sa « liste grise » des nations sous surveillance renforcée. Le Mozambique, le Nigeria et l’Afrique du Sud rejoignent également ce cercle, signe que leurs efforts pour renforcer la transparence financière portent leurs fruits.
Quand l’ombre du blanchiment s’allège
Pendant longtemps, certains pays africains ont été régulièrement pointés du doigt pour leur vulnérabilité au blanchiment d’argent et au financement d’activités terroristes. Des structures bancaires peu surveillées, des failles dans les systèmes de contrôle et la circulation de flux financiers opaques ont fait de ces États des terrains propices à l’infiltration de capitaux illicites. Cette situation a souvent conduit à des sanctions, à des restrictions économiques et à une surveillance accrue par des organismes internationaux, pesant sur leur développement et leur crédibilité financière.
La sortie de la liste grise signifie que ces quatre pays ont mis en place des mesures plus strictes de contrôle des transactions financières, de surveillance bancaire et de coopération internationale. Pour le Burkina Faso, cette reconnaissance arrive alors que le pays, membre de l’AES, cherche à consolider sa sécurité et sa stabilité économique face aux défis régionaux.
Une reconnaissance qui ouvre des perspectives
La présidente du Gafi, Elisa de Anda Madrazo, a souligné la progression tangible de ces nations, notant qu’aucune nouvelle entrée sur la liste grise n’avait été décidée lors de la dernière session générale à Paris, a rapporté Business Insider Africa. Cette décision n’est pas simplement symbolique : elle peut renforcer la confiance des investisseurs et faciliter l’accès aux marchés internationaux pour les pays du continent.
Pour le Burkina Faso, le fait d’être reconnu comme moins exposé au blanchiment pourrait également renforcer la légitimité de l’AES sur le plan international, au moment où l’alliance cherche à établir sa force politique et économique dans la région. Le Mozambique, le Nigeria et l’Afrique du Sud bénéficient eux aussi d’un signal positif : ils peuvent désormais concentrer leurs efforts sur le développement économique et la lutte contre la criminalité financière à l’échelle locale.
Cette évolution montre que des efforts soutenus en matière de régulation financière et de transparence peuvent transformer l’image d’un pays sur la scène mondiale. Pour l’Afrique, c’est un pas vers une meilleure intégration dans le commerce international et une gestion plus rigoureuse de ses finances publiques, réduisant ainsi le terrain d’action pour les flux illicites et le financement d’activités criminelles.



