« C’est dommage » : Trump évoque encore la limite des deux mandats

À 78 ans, Donald Trump semble toujours fasciné par la question des mandats présidentiels. En déplacement vers la Corée du Sud, le président américain a laissé transparaître une pointe de regret face à la restriction constitutionnelle qui l’empêche de briguer un troisième mandat.

« Je suis à mon plus haut niveau dans les sondages, et vous savez, d’après ce que j’ai lu, je crois que je ne suis pas autorisé à me présenter, alors nous verrons ce qui se passera… C’est dommage », a-t-il déclaré à bord de l’Air Force One, selon l’agence AP News. Cette phrase, prononcée sur un ton à la fois désinvolte et calculé, relance une question que le chef de l’État américain entretient depuis plusieurs mois : jusqu’où ira son ambition politique ?

Une idée récurrente que Trump refuse d’abandonner

Depuis son retour à la présidence en janvier 2025, Donald Trump multiplie les allusions à un éventuel troisième mandat. En mars 2025, il avait expliqué à Politico qu’il ne « fermait pas la porte » à cette hypothèse, tout en admettant que la Constitution la rendait pratiquement impossible. À la fin d’octobre, il avait de nouveau évoqué la question, se disant « dommage » de ne pas pouvoir continuer au-delà de la limite fixée.

Ces sorties répétées, souvent présentées sur le ton de la plaisanterie, traduisent néanmoins une constante : Trump aime tester les frontières du cadre institutionnel américain. Son entourage, tout comme certains de ses partisans, y voient une manière de maintenir l’attention médiatique et de réaffirmer sa domination sur la scène politique nationale.

Une barrière constitutionnelle explicite

L’obstacle demeure pourtant clair. Le 22ᵉ amendement de la Constitution des États-Unis, adopté en 1947 et ratifié en 1951, précise qu’aucune personne ne peut être élue plus de deux fois à la fonction présidentielle. Cette disposition, instaurée après la présidence prolongée de Franklin D. Roosevelt, a été conçue pour garantir l’alternance au pouvoir.
Malgré cette interdiction formelle, les déclarations récurrentes du président américain continuent d’alimenter le débat. Elles illustrent une tension entre le cadre légal et la volonté personnelle d’un dirigeant qui se considère encore comme l’homme fort du pays.

Un discours révélateur d’un style politique

La remarque « C’est dommage » n’est pas anodine. Elle s’inscrit dans la communication typique de Donald Trump, qui affectionne les formules ambiguës, capables à la fois de séduire sa base électorale et de provoquer ses détracteurs. En évoquant la limitation des mandats sans la contester frontalement, il parvient à occuper l’espace public et à rappeler qu’il reste un acteur incontournable de la vie politique américaine.

Si le cadre juridique ne laisse aucune marge de manœuvre, la persistance du sujet montre que le président américain continue d’exploiter, à sa manière, le symbole du pouvoir prolongé. Ce jeu d’équilibre entre ambition personnelle et respect des règles constitutionnelles nourrit l’image d’un dirigeant qui refuse de se conformer entièrement aux conventions, même lorsqu’elles paraissent immuables.

1 réflexion au sujet de « « C’est dommage » : Trump évoque encore la limite des deux mandats »

Laisser un commentaire