Climat politique au Bénin : l’Église sonne l’alerte et prêche la paix

Réunis à Porto-Novo du 19 au 22 octobre 2025 pour leur 76ᵉ session plénière ordinaire, les évêques du Bénin ont, au terme de leurs travaux, livré un message empreint de gravité et de responsabilité à l’adresse de la classe politique et de l’ensemble du peuple béninois. À quelques mois des élections générales de 2026, la Conférence épiscopale du Bénin (CEB) s’inquiète des tensions croissantes dans le climat socio-politique national et en appelle à la retenue, au respect des institutions et à la recherche du bien commun.

Dans leur communiqué final, les prélats rappellent que, conformément à l’esprit du Concile Vatican II, l’Église ne peut rester indifférente aux réalités humaines et sociales. « L’Église a le devoir d’éclairer de la lumière de l’Évangile tous les domaines de la vie humaine », soulignent-ils, citant Gaudium et Spes. Tout en réaffirmant que leur institution « n’apporte aucune solution technique ni politique », les évêques rappellent que son rôle demeure celui « d’accompagner l’État dans sa mission, en indiquant inlassablement l’essentiel : Dieu et l’homme ».

Fidèles à cette mission prophétique, les évêques du Bénin exhortent les acteurs politiques, les organisations de la société civile, ainsi que l’ensemble des citoyens à privilégier le dialogue et la tolérance. Ils appellent à des élections libres, transparentes et inclusives, dans le respect du droit constitutionnel et de la dignité humaine. « Que ces échéances soient l’occasion de prouver notre maturité en démocratie et notre amour pour le Bénin », insistent-ils, invitant les uns et les autres à mettre « l’intérêt suprême de la Nation » au-dessus de tout calcul partisan.

La CEB, soucieuse de la cohésion nationale, prie également pour la décrispation du climat social et la préservation de la paix. Elle en appelle à une mobilisation spirituelle et citoyenne afin que les scrutins de 2026 se déroulent « dans la justice, la vérité et la fraternité ». Les évêques invitent le peuple béninois à la prière et à la vigilance, convaincus que la stabilité du pays repose sur la responsabilité collective. Leur message, tout en s’inscrivant dans la continuité des interventions de l’Église en faveur de la paix, sonne comme un rappel solennel : la démocratie béninoise ne saurait s’épanouir sans confiance mutuelle, ni respect du vivre-ensemble.

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