Une famille californienne accuse Tesla d’avoir causé la mort de leur fille de 19 ans, piégée dans un Cybertruck en flammes après un accident survenu à l’automne 2024. La plainte, déposée devant un tribunal de Californie, met directement en cause le système de verrouillage des portes du véhicule électrique. Les parents affirment que leur fille aurait survécu si elle avait pu s’extraire de l’habitacle. Cette affaire relance les questions sur la sécurité des véhicules du constructeur dirigé par Elon Musk, alors que l’entreprise fait déjà l’objet de multiples enquêtes.
Un drame qui ravive les inquiétudes sur la sécurité
L’étudiante californienne se trouvait à bord du Cybertruck lorsque le véhicule a percuté un arbre. Si l’impact initial ne lui a pas causé de blessures mortelles, elle n’a pas pu s’échapper de l’habitacle rapidement envahi par les flammes. Selon les documents judiciaires déposés jeudi, les portes du véhicule sont restées verrouillées et ne pouvaient être ouvertes ni de l’intérieur ni de l’extérieur. La jeune femme est décédée par inhalation de fumée et des brûlures graves. Le père de la victime a déclaré aux médias américains que cette tragédie aurait pu être évitée. « S’il n’avait pas été si difficile de sortir du Cybertruck en feu, elle serait en vie aujourd’hui », a-t-il affirmé dans un communiqué familial. La plainte vise non seulement Tesla, mais également la famille du conducteur, un jeune homme de 19 ans également décédé dans l’accident, qui conduisait sous l’influence de l’alcool et de stupéfiants.
Les avocats des plaignants soulignent que le défaut de conception des mécanismes d’ouverture des portes constitue une négligence grave. Cette affaire intervient quelques semaines après l’ouverture d’une enquête par l’agence fédérale de sécurité routière américaine (NHTSA) sur des dysfonctionnements similaires signalés par plusieurs propriétaires de Tesla Model Y. Ces conducteurs ont rapporté des verrouillages inopinés des portières, soulevant des préoccupations croissantes sur la fiabilité des systèmes électroniques de sécurité du constructeur. Les autorités cherchent désormais à déterminer si ce problème technique affecte d’autres modèles de la gamme Tesla et combien de véhicules pourraient être concernés.
Un historique juridique chargé pour le constructeur automobile
Tesla accumule les démêlés judiciaires liés à la sécurité de ses véhicules depuis plusieurs années. En août dernier, un jury de Floride a condamné l’entreprise à verser 242 millions de dollars à la famille d’une jeune femme tuée dans un accident survenu en avril 2019. L’affaire concernait une Model S équipée du système Autopilot qui avait percuté un véhicule à l’arrêt à pleine vitesse. La victime, âgée de 22 ans, avait été éjectée et tuée sur le coup. Le jury avait estimé que le constructeur était partiellement responsable, bien que le conducteur ait reconnu avoir détourné son attention de la route pour récupérer son téléphone tombé au sol.
D’autres accidents mortels impliquant le système d’assistance à la conduite Autopilot ont marqué l’histoire récente de Tesla. La NHTSA a confirmé plus de 40 accidents depuis 2016 où ce système était activé, dont 17 se sont soldés par des décès. En 2022, un motocycliste de l’Utah a perdu la vie après avoir été percuté par l’arrière par une Model 3 circulant en mode Autopilot à plus de 120 kilomètres par heure. La famille de la victime a intenté une action en justice, affirmant que les capteurs et caméras auraient dû détecter la moto. En avril dernier, Tesla a conclu un accord confidentiel avec la famille d’un adolescent de 15 ans tué en 2019 en Californie, évitant ainsi un procès devant jury. Ces affaires montrent les tensions croissantes entre les promesses technologiques du constructeur et les réalités juridiques auxquelles il doit faire face. L’entreprise maintient que ses véhicules équipés d’Autopilot présentent un taux d’accidents inférieur à la moyenne nationale, avec un incident tous les 6,6 millions de kilomètres parcourus contre un tous les 800 000 kilomètres pour l’ensemble du parc automobile américain.
Tesla a annoncé son intention de contester vigoureusement la nouvelle plainte déposée en Californie, affirmant que ses véhicules respectent toutes les normes de sécurité en vigueur. L’issue de cette procédure judiciaire pourrait influencer la réglementation future des systèmes de verrouillage électronique dans l’industrie automobile et déterminer si des rappels massifs de véhicules seront nécessaires pour corriger les défauts allégués.



