Elon Musk : la Chine lance son offensive dans le secteur spatial

L’industrie spatiale mondiale entre dans une phase où les équilibres se redessinent. Longtemps dominée par les États-Unis et SpaceX, cette ère voit désormais la Chine s’affirmer avec une ambition renouvelée. L’entreprise LandSpace, soutenue par des investissements publics et privés, a dévoilé Zhuque-3, une fusée réutilisable conçue pour rivaliser avec les standards américains. Le lancement prévu avant la fin de l’année 2025 symbolise la montée en puissance du secteur spatial chinois.

SpaceX, l’étalon du lancement réutilisable

Créée par Elon Musk en 2002, SpaceX a bouleversé les codes du lancement orbital. Grâce au Falcon 9, premier lanceur à être réutilisé avec succès après un vol orbital, l’entreprise américaine a réduit drastiquement le coût des missions spatiales. Le Starship, conçu pour transporter des charges lourdes et réutilisable dans son intégralité, vise à rendre les voyages lunaires et martiens accessibles. Ces avancées technologiques ont placé SpaceX au centre de la nouvelle économie spatiale, obligeant les autres puissances à repenser leur stratégie.

La riposte chinoise s’organise

Face à cette domination, LandSpace, fondée en 2015 à Pékin, s’impose comme le fer de lance de la transition chinoise vers un modèle spatial compétitif. Son premier succès, Zhuque-2, fut le premier lanceur au monde propulsé par un mélange d’oxygène liquide et de méthane à atteindre l’orbite terrestre, selon Space.com. Fort de cette réussite, l’entreprise a entrepris la conception d’un modèle plus ambitieux : Zhuque-3, une fusée de 66 mètres de haut et 4,5 mètres de diamètre, capable de transporter jusqu’à 18 300 kg de charge utile en orbite basse.

Le choix du méthane liquide comme carburant, plus propre et plus facilement réutilisable que le kérosène des Falcon 9, marque une orientation technologique stratégique. Le lanceur repose sur neuf moteurs Tianque-12A, et sa structure en acier inoxydable rappelle celle du Starship américain. D’après New Atlas et Universe Today, LandSpace a réalisé en octobre 2025 un test statique concluant depuis le centre spatial de Jiuquan, validant l’ensemble des paramètres mécaniques avant le vol inaugural attendu entre novembre et décembre 2025. Une tentative de récupération du premier étage serait envisagée pour 2026.

Une décennie d’investissements et une ambition nationale

La montée en puissance de LandSpace est le fruit d’une dizaine d’années d’investissements massifs dans la recherche et les infrastructures spatiales. La Chine a déjà démontré sa capacité à rivaliser sur d’autres fronts : station spatiale Tiangong, missions lunaires Chang’e, ou encore envoi prévu d’un équipage sur la Lune avant 2030. Ces succès publics servent de tremplin au secteur privé, désormais encouragé à prendre part à l’effort national.

Zhuque-3 incarne cette ambition collective : créer une filière spatiale capable non seulement de desservir le marché intérieur, mais aussi d’attirer des partenaires étrangers. En misant sur la réutilisation et sur une technologie propre, Pékin veut prouver que la compétitivité spatiale ne dépend plus uniquement des États-Unis.

Une nouvelle rivalité orbitale

La confrontation technologique entre SpaceX et LandSpace pourrait redéfinir les standards du transport spatial. Si Zhuque-3 parvient à tenir ses promesses de fiabilité et de réutilisation, elle placerait la Chine parmi les rares nations capables de rivaliser sur le segment des fusées lourdes réutilisables. Mais la route reste longue : aucune récupération complète n’a encore été démontrée, et la maturité industrielle devra se confirmer dans les prochaines années.

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