Énergie en Afrique : l'UE va investir 618 millions d'euros

L’Union européenne renforce son ancrage énergétique sur le continent africain. En dévoilant un nouveau paquet de 618 millions d’euros lors du Forum Global Gateway à Bruxelles, la Commission européenne poursuit une stratégie claire : faire de l’Afrique un partenaire de premier plan dans la transition vers les énergies propres. Ce second engagement financier porte à plus de 1,16 milliard d’euros le montant total annoncé par l’UE en moins d’un mois pour soutenir l’accès à une énergie durable sur le continent.

L’Afrique, un géant énergétique encore sous-exploité

L’Afrique possède certains des plus vastes potentiels au monde en matière d’énergies renouvelables : un ensoleillement quasi constant, d’immenses réserves hydrauliques, un vent stable sur plusieurs zones côtières, et une géothermie encore largement inexploitée dans la région des Grands Lacs. Pourtant, près de 600 millions de personnes n’ont toujours pas accès à l’électricité. Cette abondance naturelle non valorisée constitue à la fois un défi et une opportunité. C’est dans ce paysage contrasté que les partenaires européens veulent désormais miser sur des projets capables de transformer la richesse naturelle du continent en moteur de développement économique et social.

Comme l’a indiqué Agence Ecofin, le nouveau financement de 618 millions d’euros s’étendra sur huit pays africains, parmi lesquels la Mauritanie, le Togo, la République démocratique du Congo et le Kenya. L’accent sera mis sur des interconnexions régionales, des corridors électriques et des solutions de stockage capables de stabiliser les réseaux électriques. Ces investissements ne se limitent donc pas à produire de l’énergie, mais visent aussi à la rendre accessible et fiable, condition essentielle pour attirer les industries et stimuler la croissance locale.

Cette approche complète le premier engagement de 545 millions d’euros annoncé fin septembre. Ensemble, ces deux initiatives symbolisent une dynamique nouvelle : l’Europe ne se positionne plus seulement comme bailleur, mais comme partenaire stratégique cherchant à co-construire des systèmes énergétiques durables.

Un pari sur la stabilité et la croissance

Au-delà des chiffres, cet effort européen traduit une volonté d’équilibrer les relations économiques avec le continent africain. En investissant dans des infrastructures énergétiques durables, l’Union européenne espère réduire la dépendance aux énergies fossiles, renforcer la résilience face au changement climatique et créer des chaînes de valeur locales. Pour les pays africains concernés, ces partenariats pourraient accélérer l’électrification des zones rurales, stimuler l’emploi et ouvrir la voie à une industrialisation plus verte.

À mesure que les câbles électriques franchiront les frontières et que les barrages ou centrales solaires prendront forme, l’Afrique pourrait bien devenir non plus seulement un espace d’exploitation énergétique, mais un acteur clé de la transition mondiale. Si les promesses européennes se concrétisent, le continent pourrait enfin convertir son potentiel naturel en puissance énergétique durable — une étape décisive vers une indépendance énergétique assumée et partagée.

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