Un groupe de 18 avocats a déposé une plainte à Paris, le 1er octobre, visant l’ancien président Nicolas Sarkozy. Ils lui reprochent ses déclarations publiques après sa condamnation pour avoir laissé ses proches solliciter des fonds libyens afin de financer sa campagne présidentielle de 2007. Selon eux, ces propos ne relèvent pas d’un simple commentaire mais fragilisent la confiance envers la justice. L’affaire met en jeu la frontière entre expression politique et atteinte à l’institution judiciaire.
Une action collective inédite
Sous la coordination de Me Jérôme Giusti, qui s’est exprimé à RFI, les avocats affirment que l’ex-président aurait choisi ses mots de façon à porter atteinte à l’autorité des juges. Ils rappellent qu’avec son parcours politique, il connaît parfaitement l’impact de ses déclarations sur l’opinion publique. La plainte décrit ces propos comme un « acte intentionnel » visant à décrédibiliser la justice, une infraction qui, selon le code pénal, peut être sanctionnée par six mois de prison et 7 500 euros d’amende. Selon le collectif, ses remarques excèdent la simple critique d’un jugement et risquent d’ébranler la confiance des citoyens dans l’impartialité des tribunaux. Cette action judiciaire constitue un nouvel élément dans le dossier déjà complexe qui concerne l’ancien président.
Les réactions de Sarkozy après sa condamnation
Le 25 septembre, Nicolas Sarkozy a été condamné à cinq ans de prison, dont une partie ferme, pour avoir laissé ses proches solliciter des financements auprès de la Libye de Mouammar Kadhafi lors de la campagne présidentielle de 2007. Peu après le verdict, il avait affirmé n’avoir commis « aucun acte répréhensible » et dénoncé ce qu’il considérait comme une « injustice ». Il avait également promis de porter l’affaire en appel et, si nécessaire, jusqu’à la Cour européenne des droits de l’homme. Rejetant l’idée d’une grâce présidentielle, il avait déclaré qu’il accepterait la prison « la tête haute » si la peine devait être exécutée. Ces déclarations, largement relayées et commentées, sont désormais au cœur de la plainte des avocats, qui y voient un affaiblissement du respect dû à la justice.
La procédure ouverte à Paris déterminera si les propos de l’ancien président reflètent le cadre d’une liberté de critique ou s’ils relèvent d’une infraction destinée à délégitimer l’institution judiciaire.




En taule, mon petit bonhomme. On t’apportera des oranges