Le rêve automobile français s’essouffle sur le bitume de la réalité économique. Le vieillissement du parc auto national en est la preuve. Alors que la voiture symbolisait autrefois la liberté et la mobilité pour tous, 74% des Français la considèrent aujourd’hui comme un luxe d’après une étude menée par Leocare. Paradoxalement, 63% des gens la perçoivent toujours comme une nécessité. Face à l’explosion des prix des voitures neuves, des carburants et des assurances, les foyers sont obligés de gérer leur budget auto avec un maximum de prudence.
La voiture : un poste de dépense conséquent
Selon les statistiques récentes concernant le budget auto, les ménages français dépensent en moyenne 5 873 € par an pour une seule voiture. Le prix d’achat des véhicules neufs figure parmi les facteurs concourant à cette inflation silencieuse. En effet, les constructeurs fixent des tarifs de plus en plus élevés en raison des nouvelles technologies déployées et des normes environnementales à respecter. Du côté du marché de l’occasion, les prix de vente se stabilisent, mais les frais d’entretien suivent la même tendance haussière.
La flambée des prix de l’énergie accentue cette pression. De nos jours, une voiture consomme en moyenne 933 € de gasoil ou 1 294 € d’essence sans plomb par an. À cela s’ajoutent les primes d’assurance auto qui vont de 500 € à 2 000 € par an selon l’assureur, le profil de l’assuré, les garanties incluses, la région, ainsi que le type et la marque du véhicule. L’entretien et les réparations pèsent également assez lourd dans le budget auto du Français lambda. Certains conducteurs affirment même avoir contracté un crédit pour réparer leur voiture.
La voiture : un luxe indispensable pour les Français
Même si leur budget auto se resserre d’année en année, 48% des Français considèrent qu’aucun autre mode de transport ne rivalise avec la voiture pour le moment. Beaucoup d’entre eux estiment qu’il n’existe pas encore d’autres alternatives convaincantes pour effectuer les trajets quotidiens, en particulier dans les zones rurales et périurbaines non desservies par les transports en commun.
Peu à peu, la voiture se transforme en révélateur des inégalités économiques et sociales. À mesure que son prix augmente, elle incarne à la fois contrainte financière et liberté, luxe et nécessité. Un bien qui est toujours perçu comme vital est en train de devenir inaccessible pour des foyers au pouvoir d’achat fragilisé.
De nouvelles habitudes pour mieux gérer le budget auto
Les automobilistes se trouvent contraints de revoir leurs habitudes quant à leur rapport à l’automobile pour réduire leur budget voiture. Certains limitent leurs déplacements, d’autres optent pour le covoiturage ou les transports en commun dans la mesure du possible. Pour limiter les dépenses liées au carburant, la transition vers les voitures hybrides et électriques constitue une solution. Sans surprise, leurs prix d’achat exorbitants demeurent un frein.
Des politiques publiques encouragent pourtant cette évolution, notamment avec la mise en place des zones à faibles émissions (ZFE) qui restreignent l’accès des véhicules polluants, souvent anciens, dans certaines villes. Mais si ces mesures visent avant tout à réduire la pollution, elles accentuent en parallèle les inégalités sociales en termes de mobilité.



