Le Nigeria se lance dans l’un des projets les plus ambitieux de son histoire récente : garantir l’accès à l’électricité à l’ensemble de sa population d’ici 2030. Pour concrétiser cette vision, le pays devra réunir 34,5 milliards de dollars, une somme colossale destinée à combler les lacunes de son réseau électrique et à moderniser ses infrastructures vieillissantes. L’annonce de ce plan a été au centre des discussions lors de la Nigeria Energy Conference tenue à Abuja le 28 octobre 2025, où gouvernement, investisseurs et acteurs du secteur ont unanimement reconnu l’urgence de la situation.
Un réseau en crise au cœur du projet
Ce plan gigantesque vise avant tout à remettre sur pied un système électrique à bout de souffle. Malgré une capacité installée théorique de 13 500 mégawatts, le pays n’en distribue qu’à peine le tiers. Le reste se perd dans des lignes obsolètes, des centrales défectueuses et des pertes techniques qui s’élèvent à des niveaux alarmants. Beaucoup de centrales n’ont bénéficié d’aucune maintenance sérieuse depuis plusieurs décennies, réduisant considérablement leur rendement.
L’objectif du gouvernement est donc double : réhabiliter les infrastructures existantes et développer de nouvelles capacités de production, notamment à travers les énergies renouvelables. Des partenariats public-privé sont envisagés pour mobiliser les capitaux nécessaires, avec un accent sur la transparence et la durabilité. L’ambition est de créer un réseau capable non seulement de répondre à la demande actuelle, mais aussi d’accompagner la croissance démographique rapide du pays.
L’énergie, moteur d’une économie à la recherche d’efficacité
Un réseau électrique fiable est le carburant essentiel de toute économie moderne. Dans le cas du Nigeria, il s’agit d’une question de survie économique. Sans électricité stable, les entreprises peinent à produire, les hôpitaux fonctionnent au ralenti et les écoles restent dans l’obscurité. Le coût des générateurs, omniprésents dans les villes, pèse lourdement sur les ménages et les petites entreprises.
Un approvisionnement énergétique stable pourrait changer la donne : il renforcerait la compétitivité industrielle, réduirait la dépendance aux importations et créerait des millions d’emplois dans les secteurs manufacturier et technologique. C’est dans cette perspective que le plan de 34,5 milliards de dollars prend tout son sens : il ne s’agit pas seulement de brancher des câbles ou de réparer des centrales, mais de réanimer le cœur de l’économie nigériane.



