Madagascar : des militaires revendiquent le contrôle de l’armée, le président dénonce

Depuis plusieurs semaines, Madagascar traverse une période de forte agitation politique. Les manifestations nées du mécontentement populaire ont fragilisé le pouvoir du président Andry Rajoelina, qui a dissous le gouvernement fin septembre et nommé le général Ruphin Zafisambo à la tête du nouveau cabinet. Malgré cette tentative de reprise en main, la crise s’est déplacée au cœur de l’armée.

Une armée fragmentée et des loyautés incertaines

Le point de bascule est venu du CAPSAT, une unité d’élite historiquement influente, dont des membres ont déclaré ce samedi avoir pris le contrôle de l’armée. Le général Démosthène Pikulas a été désigné comme nouveau chef d’état-major par ces militaires dissidents. Cette annonce a immédiatement été rejetée par la présidence, qui y voit une manœuvre illégale visant à saper l’ordre constitutionnel. Les institutions du pays se retrouvent désormais dans une situation ambiguë : une partie de l’armée reste fidèle au président, tandis qu’une autre revendique une « reprise en main » face à la crise politique.

Le Premier ministre Zafisambo appelle au dialogue, mais les appels à la modération se heurtent à la défiance d’une jeunesse mobilisée. Le mouvement « Gen Z Madagascar », fer de lance des protestations, exige la démission du président avant toute négociation. Cette fracture entre la rue, le pouvoir civil et les forces de sécurité illustre un déséquilibre profond : alors que le gouvernement tente de préserver une apparence de contrôle, les signaux d’éclatement se multiplient à mesure que des unités se détachent de la hiérarchie officielle.

Un pays suspendu entre dialogue et confrontation

Les rues d’Antananarivo témoignent de la crispation ambiante. Les affrontements entre manifestants et forces de l’ordre ont déjà fait plusieurs morts selon les Nations unies, tandis que des compagnies aériennes, dont Air France, ont suspendu leurs vols vers le pays. Cette paralysie progressive évoque celle d’un corps dont les organes ne répondent plus à un même cerveau : le pouvoir politique, l’armée et la société civile fonctionnent désormais en dissonance.

À ce stade, nul ne sait si le CAPSAT parviendra à rallier l’ensemble des forces armées ou si la situation évoluera vers un compromis institutionnel. La perspective d’une transition forcée ou d’un effondrement du pouvoir central reste ouverte. Les observateurs internationaux s’inquiètent d’une détérioration rapide de la stabilité du pays, d’autant que Madagascar joue un rôle clé dans la région pour la sécurité maritime et l’approvisionnement énergétique.

Le président Rajoelina affirme rester maître du territoire et appelle à « la responsabilité nationale ». Mais la légitimité politique se mesure désormais à la capacité de maintenir la cohésion d’un État qui vacille. Madagascar, déjà éprouvée par la crise économique, se retrouve à un carrefour où chaque décision — ou absence de décision — peut faire basculer l’équilibre fragile entre autorité et chaos.

1 réflexion au sujet de « Madagascar : des militaires revendiquent le contrôle de l’armée, le président dénonce »

  1. Aziz dépèche toi de prendre ton billet que nous venons de t’envoyer par Amazon…et destination Madagascar…il y a un poste de président dispo pour toi….tu en voulais un qui fasse suite à un coup militaire….là c’est bon…rentre dans l’avion-cargo qui t’attend devant ton fameux lycée…attention faut avoir des couillles, pas des gouilles👃 comme tu nous les avais montrés

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