Le Conseil de sécurité de l’ONU a approuvé ce vendredi 31 octobre une résolution plaçant le projet marocain d’autonomie pour le Sahara occidental au cœur des futures négociations. La mesure, soutenue par onze pays, considère cette formule comme la plus concrète pour sortir de l’impasse, tandis que l’Algérie a choisi de s’abstenir et critique vivement ce choix.
Le plan marocain comme référence pour les discussions
D’après ce que rapporte AP News, la résolution adoptée valorise le projet marocain de 2007, qui propose un large pouvoir d’autonomie aux populations locales tout en maintenant la souveraineté du royaume. Le texte encourage le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, et son représentant sur le dossier, Staffan de Mistura, à conduire les pourparlers en s’appuyant sur ce plan afin de rechercher un compromis accepté par toutes les parties.
Cette orientation traduit la volonté du Conseil de sécurité de fournir un cadre pratique pour avancer dans un conflit qui dure depuis plus d’un demi-siècle. En appuyant le projet marocain, la communauté internationale vise à offrir une base solide pour les négociations, malgré les désaccords persistants entre les principaux acteurs de la région.
L’opposition de l’Algérie et les droits du peuple sahraoui
L’Algérie a expliqué son absence lors du vote par le fait que le texte ne prend pas en compte selon elle les droits des Sahraouis et ne respecte pas les principes de décolonisation. Selon son ambassadeur Amar Bendjama, le peuple sahraoui, représenté par le Front Polisario, doit pouvoir participer directement aux décisions concernant son avenir, et la résolution actuelle ne reflète pas cette exigence.
Pour bien comprendre cette controverse, il faut rappeler que le Sahara occidental était une colonie espagnole jusqu’en 1975. Après le départ de l’Espagne, le Maroc a revendiqué la majeure partie du territoire, tandis que le Front Polisario, soutenu par l’Algérie, a proclamé la République sahraouie démocratique et revendiqué l’indépendance. Depuis, le conflit est resté bloqué, malgré de nombreuses tentatives de médiation et le soutien de certains pays au plan marocain.
Le texte de l’ONU souligne néanmoins que l’autonomie sous souveraineté marocaine pourrait constituer la voie la plus réaliste pour régler le différend. Il invite les responsables internationaux à engager des discussions sur cette base afin de parvenir à un accord acceptable. Cependant, les divergences entre Rabat, Alger et le Front Polisario laissent planer un doute sur la possibilité d’un règlement rapide.
L’adoption de cette résolution marque un tournant diplomatique, mais elle ne garantit pas l’adhésion de tous les acteurs. La réussite des négociations dépendra de la capacité des parties à concilier souveraineté, autonomie et droit du peuple sahraoui à décider de son destin, dans un équilibre délicat entre intérêts régionaux et engagements internationaux.



