Sénégal : Le FMI met un terme à la controverse sur la dette cachée

L’ancien président sénégalais a rejeté les conclusions du Fonds monétaire international (FMI) sur l’existence d’une dette dissimulée estimée à 7 milliards de dollars. L’affaire, qui suscite un vif débat politique et économique, oppose désormais l’ex-chef de l’État à l’institution financière internationale. Pendant que Macky Sall dénonce une accusation infondée, le FMI assure que la situation est désormais clarifiée et qu’un nouveau programme d’appui au Sénégal est en préparation.

Macky Sall dément toute dissimulation financière

L’ancien président Macky Sall, invité le 30 septembre par l’Atlantic Council à Washington, a fermement réfuté les affirmations du Fonds monétaire international sur l’existence d’une dette non déclarée. Selon lui, « une telle dissimulation est impossible » compte tenu des contrôles exercés par les institutions nationales et régionales, notamment la BCEAO et l’UEMOA. Il a rappelé que toutes les procédures d’endettement du Sénégal étaient soumises à un cadre rigoureux de transparence et de validation budgétaire.

Huit jours plus tard, le 8 octobre, Macky Sall a mandaté plusieurs cabinets d’avocats au Sénégal et à l’étranger afin de contester officiellement les accusations du FMI. Ces démarches visent à défendre son administration contre ce qu’il qualifie de « mauvaise interprétation comptable » des engagements financiers de l’État. L’ancien président affirme que les prêts concernés avaient été intégrés dans les comptes publics et validés par les organes de contrôle compétents.

Cette prise de position intervient au moment où la question de la dette devient un enjeu majeur de gouvernance pour le pays. Le gouvernement actuel cherche à restaurer la confiance des partenaires techniques et financiers, alors que les discussions se poursuivent pour la mise en place d’un nouveau cadre de coopération économique. Plusieurs observateurs estiment que la clarification de ce dossier est essentielle pour préserver la crédibilité du Sénégal sur les marchés internationaux.

Le FMI confirme la résolution du différend et prépare une nouvelle mission

Interrogée sur la situation du Sénégal, la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, a tenu un discours conciliant tout en reconnaissant les difficultés passées. Elle a déclaré que « le Sénégal a un grand potentiel » et que le pays « peut réaliser beaucoup de bonnes choses pour son peuple avec une bonne gestion ». Georgieva a confirmé qu’une dette jusque-là non signalée avait été identifiée, mais que les autorités avaient depuis pris les mesures nécessaires pour la rendre transparente.

Elle a précisé que l’institution avait désormais « de la clarté » sur les origines de cette dette et sur les mécanismes ayant conduit à cette situation. L’évaluation complète de ce dossier a retardé la mise en œuvre du programme d’appui budgétaire prévu, mais le FMI affirme aujourd’hui que les conditions sont réunies pour tourner la page.

À la suite de ces déclarations, Georgieva a annoncé qu’une équipe du FMI se rendrait prochainement à Dakar afin de discuter des contours d’un nouveau programme de prêts. Ce déplacement marquera la reprise formelle des négociations après plusieurs mois de gel, conséquence directe des investigations sur la dette dite « cachée ». L’objectif est de restaurer un climat de confiance mutuelle et de soutenir les réformes structurelles destinées à renforcer la soutenabilité budgétaire du pays.

L’épisode illustre les tensions entre la nécessité de maintenir la rigueur financière et la défense de la réputation institutionnelle du Sénégal. Si la clarification du différend ouvre la voie à un nouveau partenariat, elle rappelle aussi l’importance d’une communication cohérente et transparente entre les autorités nationales et les bailleurs internationaux.

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