Sénégal : Le Premier ministre exige la fin du cumul de privilèges dans l’administration

Le Premier ministre Ousmane Sonko a adressé une circulaire à l’ensemble des membres du gouvernement pour mettre fin à certaines pratiques jugées contraires à la bonne gestion des fonds publics. La note, datée du 25 septembre, cible notamment le cumul d’avantages liés aux véhicules administratifs et aux indemnités forfaitaires. Cette mesure traduit la volonté de l’exécutif de rationaliser les dépenses publiques et d’appliquer strictement les directives présidentielles sur l’éthique administrative.

Une circulaire pour en finir avec les avantages doublons

Le chef du gouvernement Ousmane Sonko a rappelé à ses ministres et secrétaires d’État l’obligation de se conformer à la règle de non-cumul d’avantages au sein de la fonction publique. Dans une note intitulée « Cumul d’avantages incompatibles », il dénonce une persistance de pratiques non conformes dans plusieurs départements. Des agents continueraient de percevoir simultanément la dotation en carburant liée à l’usage d’un véhicule administratif et l’indemnité forfaitaire globale prévue par l’annexe II du décret n° 2021-03 du 6 janvier 2021.

Cette double attribution, considérée comme indue, avait déjà été identifiée par l’Inspection générale d’État (IGE) dans son rapport n° 37/2024, remis au chef de l’État le 19 avril 2024. Ce rapport avait donné lieu à la Directive présidentielle n° 3, exigeant la fin de ces cumuls pour garantir une gestion transparente des ressources publiques. La circulaire du Premier ministre s’inscrit donc dans la continuité de cette directive, avec une mise en œuvre immédiate.

Ousmane Sonko a ordonné à chaque ministère de prendre sans délai les mesures correctives nécessaires et d’en accuser réception auprès de la Primature. Il a également annoncé un suivi personnel de l’application de la mesure, afin d’éviter toute inertie administrative. Cette démarche s’inscrit dans une série de réformes visant à moraliser la fonction publique et à renforcer la discipline budgétaire dans la gestion des institutions étatiques.

Une décision symbolique dans un climat budgétaire tendu

Cette instruction intervient dans un moment où les dépenses publiques sont particulièrement scrutées par l’opinion. L’économie sénégalaise fait face à une conjoncture marquée par la baisse des marges budgétaires, la pression sur les prix et la nécessité de préserver l’équilibre des finances de l’État. Les partenaires financiers, tout comme les citoyens, réclament davantage de transparence dans l’utilisation des fonds publics.

La décision du Premier ministre réaffirme la priorité donnée à la rigueur de gestion dans un contexte de rationalisation des dépenses gouvernementales. Elle répond également à une attente sociale forte : réduire les avantages perçus par les responsables publics et donner l’exemple d’une gouvernance exemplaire. Plusieurs observateurs estiment que la mesure pourrait s’étendre à d’autres domaines, tels que les indemnités de mission et les avantages liés aux logements de fonction.

En exigeant la stricte application de la Directive présidentielle n° 3, le gouvernement entend aligner la conduite de ses membres sur une gestion plus équitable des ressources nationales. Cette circulaire marque un signal fort adressé à l’ensemble de l’administration : l’heure est à la sobriété et à la responsabilité dans l’usage des deniers publics.

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