Sénégal : Un litige commercial éclabousse un député de la majorité

Un différend lié à la vente de deux Toyota Land Cruiser oppose actuellement Bonkoungou Distribution et le Comptoir commercial du Sénégal Baili-SARL. L’affaire a été portée devant la Division des investigations criminelles, après que l’une des voitures a été déclarée volée. Le député Cheikh Bara Ndiaye, cité dans le dossier, a été entendu uniquement comme témoin. Il affirme disposer de documents légaux prouvant l’acquisition du véhicule en cause.

Un conflit entre deux entreprises à l’origine

Selon des informations retransmises par Seneweb, le patron de Bonkoungou Distribution a saisi les enquêteurs de la DIC pour signaler un litige portant sur deux véhicules 4×4 Land Cruiser. L’entreprise affirme avoir cédé les voitures à Baili-SARL, mais sans paiement effectif confirmé. Le 10 avril 2025, Bonkoungou Distribution a officiellement notifié à son partenaire la résiliation de la vente et exigé le retour des véhicules, estimant que l’opération ne pouvait être considérée comme valide. Cette annulation devait mettre fin aux engagements contractuels, mais l’un des véhicules n’a pas été restitué.

C’est ce même véhicule qui a ensuite été identifié comme étant en possession du député Pastef Cheikh Bara Ndiaye. L’élu a été convoqué par les enquêteurs et entendu à titre de témoin. Il a indiqué que l’achat s’était fait en toute transparence, pièces justificatives à l’appui. Les documents présentés attesteraient, selon lui, d’une acquisition régulière, ce qui le dédouane de toute implication directe dans le conflit. Aucune mesure coercitive n’a pour l’instant été prise à son encontre.

Règles contractuelles et juridiques en question

Ce type de litige renvoie au régime des contrats de vente en droit sénégalais, qui prévoit qu’un transfert de propriété n’est effectif qu’après paiement intégral ou arrangement convenu entre les parties. En cas de défaut de règlement, le vendeur peut réclamer la restitution des biens cédés, à condition d’avoir formalisé son annulation. Dans cette affaire, la correspondance envoyée le 10 avril 2025 par Bonkoungou Distribution sert d’élément central dans l’argumentaire de l’entreprise. Si la restitution n’a pas suivi, la responsabilité pourrait se jouer devant les juridictions civiles et commerciales, en parallèle de l’enquête pénale ouverte pour éclairer la situation.

Les autorités judiciaires devront déterminer si la chaîne de transactions respecte ou non les dispositions légales. Le dossier, suivi par plusieurs médias nationaux, pourrait également relancer les débats sur la transparence dans les circuits de vente automobile et sur les mécanismes de contrôle de propriété des véhicules au Sénégal. La DIC poursuit les auditions et l’instruction se poursuit afin d’établir les responsabilités précises dans ce contentieux.

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