Les relations consulaires entre Washington et plusieurs pays africains connaissent de nouvelles turbulences. Après la suspension des services de visas américains au Burkina Faso, obligeant les demandeurs à se rendre à Lomé pour leurs démarches, c’est désormais le Mali qui fait face à une mesure restrictive. Les États-Unis y instaurent un système de caution pour l’obtention de visas d’affaires et de tourisme, une initiative jugée discriminatoire par Bamako.
Une mesure américaine jugée inéquitable
Le gouvernement américain a décidé d’imposer, à partir du 23 octobre 2025, une caution obligatoire comprise entre 5 000 et 10 000 dollars aux ressortissants maliens sollicitant des visas de type B-1 et B-2. Présenté comme un programme pilote destiné à encourager le respect des conditions de séjour, ce dispositif vise notamment les pays dont certains ressortissants dépassent fréquemment la durée autorisée sur le territoire américain.
Cette mesure a été perçue à Bamako comme un revirement dans la coopération bilatérale. Le ministère malien des Affaires étrangères a rappelé que le pays avait toujours collaboré avec les États-Unis sur les questions migratoires, privilégiant des approches respectueuses du droit international et de la dignité humaine.
Le Mali applique la réciprocité diplomatique
En réaction, les autorités maliennes ont annoncé la mise en place d’un dispositif équivalent pour les citoyens américains. Ceux-ci devront désormais se soumettre aux mêmes conditions de dépôt de caution s’ils souhaitent obtenir un visa pour le Mali. Cette décision s’appuie sur le principe de réciprocité, souvent utilisé en diplomatie pour rétablir un équilibre entre partenaires lorsque l’un adopte des mesures unilatérales.
Bamako estime que la décision de Washington enfreint l’accord bilatéral signé en 2005 sur les visas de longue durée à entrées multiples. Selon le communiqué publié le 11 octobre, cette initiative « unilatérale » constitue une remise en cause d’un cadre de coopération jugé jusque-là stable et équitable.
Des répercussions au-delà du cadre administratif
Cette tension consulaire intervient dans un moment où plusieurs États africains reprochent à Washington un durcissement de ses politiques migratoires. Si la mesure concerne formellement les visas temporaires, elle traduit une méfiance croissante des autorités américaines à l’égard de certains pays africains. Pour les voyageurs maliens, cette caution équivaut à une barrière financière importante, réduisant la possibilité de voyages pour affaires ou tourisme vers les États-Unis. Ces décisions croisées marquent une nouvelle phase dans les relations consulaires entre Washington et plusieurs capitales africaines, où la diplomatie se conjugue désormais avec des considérations de sécurité migratoire et d’équilibre politique.



