Deux voitures de luxe volées aux Pays-Bas ont été retrouvées par la police nigériane après un long travail de coordination avec les autorités européennes. Ces véhicules, expédiés depuis le port belge d’Anvers avant d’arriver à Apapa, dans l’État de Lagos, avaient été dérobés à Amsterdam et Midden-Nederland.
Les investigations ont permis de remonter la filière logistique utilisée pour dissimuler leur transfert vers l’Afrique. Après leur découverte, la Nigeria Police Force a engagé une procédure de confiscation auprès de la Haute Cour fédérale d’Abuja, qui a finalement ordonné leur restitution au gouvernement néerlandais et à la compagnie d’assurance propriétaire.
Un trafic qui profite des failles régionales
Le trafic de voitures volées continue de prospérer en Afrique de l’Ouest, alimenté par la demande de véhicules importés et par la faiblesse des contrôles dans certains ports. Des voitures dérobées en Europe, notamment en France, en Belgique ou aux Pays-Bas, sont souvent expédiées vers des pays côtiers comme le Nigeria, le Togo ou le Bénin, avant d’être revendues sous de nouvelles immatriculations. Les réseaux impliqués fonctionnent à l’échelle transnationale, combinant falsifications administratives et corruption pour contourner les contrôles douaniers.
Dans ce dossier, la remise officielle des véhicules, le 20 octobre 2025, à l’ambassade du Royaume des Pays-Bas à Abuja symbolise une coopération policière de plus en plus efficace. Le chef de la police nigériane, Kayode Adeolu Egbetokun, a souligné que cette opération prouve la capacité du pays à collaborer avec INTERPOL et ses partenaires pour contrer les réseaux de criminalité organisée.
Un signal contre l’impunité
Au-delà de la restitution matérielle, cette affaire envoie un message clair : les circuits de revente illégale de véhicules ne sont plus hors d’atteinte. En s’appuyant sur des outils d’enquête numérique et sur l’échange rapide d’informations entre Abuja et La Haye, la police nigériane cherche à affaiblir les filières criminelles qui utilisent les ports africains comme zones de transit. Cette coopération montre un changement d’approche : le Nigeria ne veut plus être considéré comme une destination finale pour les biens volés, mais comme un acteur engagé dans la lutte contre le crime transfrontalier.



