Le projet de révision de la Constitution, introduit à l’Assemblée nationale le 31 octobre 2025 par les groupes parlementaires de la majorité présidentielle — l’Union Progressiste le Renouveau (UPR) et le Bloc Républicain (BR) — ravive le débat politique au Bénin. La proposition de loi, qui prévoit notamment la création d’un Sénat, suscite de vives réactions. Parmi elles, celle du juriste Nourou-dine Saka Saley, qui met en garde contre « un changement complet de la forme républicaine du pays » et appelle à une prise de parole des anciens présidents d’institutions.
Dans une vidéo diffusée sur TikTok, Nourou-dine Saka Saley a directement interpellé plusieurs figures de la vie institutionnelle béninoise. Il s’adresse d’abord à Me Adrien Houngbédji, ancien président de l’Assemblée nationale, qu’il qualifie de « fruit de la contradiction et de l’équilibre des pouvoirs ». À ses yeux, l’ancien président du Parlement représente une voix morale capable de rappeler l’importance du pluralisme et du débat démocratique, alors que la nouvelle réforme est introduite à quelques mois de la présidentielle de 2026.
Il exhorte aussi les anciens présidents de la Cour constitutionnelle — Me Robert Dossou, le professeur Théodore Holo et Mme Élisabeth Pognon — à se prononcer publiquement sur le texte. Pour lui, ces personnalités demeurent des « baromètres de la démocratie » et des témoins privilégiés des « heures glorieuses de la jurisprudence constitutionnelle » béninoise. Il les invite à « refuser de cautionner toute initiative qui remettrait en cause les libertés fondamentales et l’équilibre républicain ».
Une mise en garde contre un “nouveau type de contrôle”
Au-delà de cet appel, Nourou-dine Saka Saley s’inquiète du contenu même de la proposition de loi. Selon lui, la création d’un Sénat reviendrait à introduire « des autorités non élues, auto-désignées, dotées d’un pouvoir de contrôle et de reformulation des décisions prises par les institutions issues du suffrage universel ». Une telle disposition, estime-t-il, « placerait une institution au-dessus des autorités constitutionnellement élues », ce qui transformerait radicalement la nature du régime politique béninois. « Si cette loi est adoptée, nous ne serons plus dans la même République », prévient-il, craignant une dérive vers un modèle où la démocratie représentative serait affaiblie.
Une inquiétude sur l’avenir du pluralisme politique
Nourou-dine Saka Saley relie cette révision constitutionnelle à une tendance plus large de restriction des libertés publiques observée, selon lui, depuis 2016. Il cite la suppression du droit de grève et « la criminalisation progressive de l’expression politique » à travers certaines lois sur le numérique et le code pénal. Il redoute que la réforme « installe dans notre subconscient que la majorité sera toujours du côté du pouvoir », compromettant ainsi la possibilité d’une opposition effective.
L’acteur politique met également en garde contre « le retour des militaires au centre de la décision politique », estimant que le projet de Sénat pourrait ouvrir la voie à un « nouveau type de contrôle des autorités élues ». « Le devenir de notre nation se joue aujourd’hui à l’Assemblée nationale », fait-il remarquer.




@Sonagnon, le Benin n’a plus de parlementaires. Au Benin, l’Assemblee Nationale est remplie de ce que j’appelle des « parlementeurs ». Rien que pour leurs poches et leur(s) ventre(s) seulement. Ils et Elles ont vendu le pays a Patrice Talon qui en fait de ce qu’il veut.
Ce projet de révision est inacceptable !!!
C’est une insulte à la démocratie.
Je me demande sur la base de quels critères ces parlementaires réfléchissent pour envoyer un tel chiffon comme réforme constitutionnelle???
Ce n’est vraiment pas le Bénin que je connais ça.