L’armée d’Israël fait face à un nouveau dossier sensible. L’ancienne cheffe du parquet militaire, Yifat Tomer-Yerushalmi, a été placée en détention à la suite de la diffusion d’une vidéo montrant des violences graves à l’encontre d’un détenu palestinien rapportent plusieurs médias internationaux dont The Financial Times. Cette interpellation intervient alors que plusieurs soldats réservistes ont déjà été poursuivis dans la même affaire.
Une enquête qui cible la diffusion d’images internes
Selon des messages publiés par le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir sur Telegram le 3 novembre 2024, l’ex-responsable judiciaire a été arrêtée dans la nuit du 2 au 3 novembre. Un tribunal de Tel-Aviv a ensuite prolongé sa détention. Les enquêteurs cherchent à établir les circonstances de la fuite d’une vidéo datant de 2024, issue d’un centre de détention proche de Gaza. Les images montrent de sévices commis à l’encontre d’un prisonnier palestinien. Cinq réservistes ont été inculpés pour leur rôle présumé dans ces violences
Peu avant son arrestation, Yifat Tomer-Yerushalmi avait annoncé sa démission. Dans une lettre relayée par la presse israélienne, elle a reconnu que ses services avaient transmis l’enregistrement aux médias. Après cette annonce, elle aurait momentanément été injoignable, ce qui a conduit certains médias à évoquer une inquiétude pour sa sécurité. Aucun élément officiel ne permet toutefois de confirmer cette hypothèse.
Parcours d’une figure centrale du système judiciaire militaire
Avant ces événements, Yifat Tomer-Yerushalmi occupait l’un des postes juridiques les plus stratégiques de l’armée israélienne. Elle supervisait les procédures internes, les dossiers disciplinaires concernant le personnel militaire et les actions pénales liées aux opérations. Son rôle impliquait un accès direct à des informations classifiées et une responsabilité décisionnelle sur des dossiers sensibles liés aux politiques de détention et au respect des procédures militaires. Ce positionnement institutionnel explique l’attention portée par les autorités à la fuite de cette vidéo, considérée comme un incident grave à la fois du point de vue sécuritaire et judiciaire.
Vers d’éventuelles poursuites supplémentaires ?
Les autorités n’ont pas communiqué d’éléments supplémentaires sur l’état du détenu visible dans la vidéo ni sur d’éventuelles mesures disciplinaires additionnelles. La mise en cause de cinq réservistes laisse néanmoins penser que les faits reprochés sont considérés comme sérieux par les autorités militaires.
Les résultats de l’enquête détermineront si d’autres responsabilités pourront être engagées, tant pour la violence enregistrée que pour la diffusion du document. Il pourrait être envisagé que la justice militaire examine également les chaînes de contrôle internes et les systèmes de gestion des preuves.
