Des violences meurtrières continuent de toucher des civils au Soudan, avec plusieurs attaques signalées ces derniers mois dans différentes régions. Des organisations humanitaires et des médias internationaux ont alerté sur des exactions, notamment au Darfour, où les déplacements de population augmentent fortement. Les Forces de soutien rapide (FSR/RSF) sont accusées d’avoir mené des opérations ayant entraîné un nombre élevé de victimes. Des analyses publiées indiquent que des financements provenant du Golfe seraient utilisés par certains groupes armés, ce qui suscite des préoccupations diplomatiques. La communauté internationale réclame un accès humanitaire sécurisé et une désescalade durable.
Escalade de violences et populations civiles exposées
Plusieurs zones soudanaises ont été frappées par de nouveaux épisodes violents, confirmant la persistance d’un niveau élevé de danger pour les habitants. À Zamzam, camp de déplacés du Nord-Darfour, plus de 1 500 personnes ont été tuées lors d’une attaque attribuée aux RSF entre le 11 et le 14 avril 2025, selon The Guardian. Le média a évoqué des exécutions, des enlèvements et des habitations incendiées, ce qui a entraîné la fuite de nombreux survivants vers d’autres régions déjà fragilisées. L’ONG Human Rights Watch a de son côté décrit des méthodes violentes utilisées contre des civils, faisant état d’actes pouvant relever de crimes de guerre.
À El Fasher, au Darfour du Nord, la ville est passée sous le contrôle des RSF à la fin octobre 2025 après un siège prolongé. Al Jazeera a rapporté des tueries dans des quartiers résidentiels ainsi qu’au sein de l’hôpital principal, où un nombre important de blessés et de patients auraient perdu la vie après l’entrée des combattants. L’Association médicale soudanaise, citée par Anadolu Agency, a évoqué plus de 450 victimes dans cet établissement et signalé près de 170 000 civils toujours bloqués sans aide médicale suffisante ni évacuation possible.
Les violences ont également touché la capitale. Début février 2025, un bombardement sur un marché d’Omdurman a causé au moins 56 morts et plus de 150 blessés, selon plusieurs sources relayées par AP News. L’augmentation d’attaques contre des zones densément peuplées a intensifié les appels de diplomates et d’ONG pour l’instauration de pauses humanitaires effectives. Des organisations telles que Médecins Sans Frontières ont souligné que leurs équipes font face à des obstacles constants, comprenant restrictions d’accès, insécurité et pénuries de ressources essentielles.
Au fil des mois, les habitants se retrouvent confrontés à une pénurie croissante d’eau, de soins et de denrées alimentaires. Dans les régions rurales, les déplacements internes se multiplient, les familles cherchant à échapper aux affrontements. Dans les villes, les sièges prolongés ont contribué à isoler des quartiers entiers, aggravant la rupture des chaînes d’approvisionnement. Pour les organisations humanitaires et de défense des droits humains, une protection renforcée des civils est indispensable afin d’éviter une détérioration encore plus grave de la situation humanitaire.
Financements extérieurs, tensions régionales et enjeux politiques
La crise actuelle résulte de la rivalité ouverte entre les Forces armées soudanaises (SAF) et les RSF, deux acteurs qui avaient déjà marqué la vie politique nationale depuis 2019. Le pays avait connu une phase de transition difficile après la chute de l’ancien pouvoir, marquée par des désaccords persistants sur la place de l’armée dans la gouvernance. Cette antagonisation avait progressivement créé deux pôles de contrôle, avec des zones administrées par des autorités rivales, affaiblissant les institutions. La reprise des hostilités en 2023 avait divisé le territoire en espaces placés sous l’autorité de commandements concurrents, accentuant l’érosion de l’État et fragmentant davantage le pays.
La question des financements extérieurs reste au centre de l’attention internationale. Time Magazine et The Guardian ont évoqué des soutiens financiers et logistiques susceptibles de provenir de certains États du Golfe vers les RSF. Des réseaux de commerce de l’or auraient contribué à financer les opérations du groupe paramilitaire, l’exportation du métal précieux constituant une source majeure de revenus grâce à des circuits reliant notamment la région du Golfe. Une enquête de Human Rights Watch avait déjà mis en avant le lien entre exploitation minière au Darfour et circulation de capitaux permettant aux RSF de se renforcer militairement.
Les gouvernements concernés ont affirmé suivre la situation au Soudan et soutenir des solutions politiques. Toutefois, le manque de transparence des transactions régionales rend difficile la vérification indépendante de tous les transferts de fonds ou de matériel. Des organisations telles que Amnesty International demandent une meilleure surveillance des flux financiers, afin de prévenir l’alimentation du conflit.
L’armée soudanaise conserve pour sa part l’accès à certaines ressources étatiques ainsi qu’à des partenariats sécuritaires avec des pays voisins. Les analystes soulignent néanmoins que la pluralité d’intérêts extérieurs complique les initiatives de médiation. Les interventions internationales, menées notamment par l’Union africaine et l’ONU, peinent à aboutir à une trêve stable, tandis que les populations continuent de subir les conséquences directes des combats.
Une réduction des sources de financement armé et la mise en place de mécanismes de transparence sont considérées comme des étapes clés pour limiter la durée et l’intensité du conflit. Les ONG et médias spécialisés estiment que l’accès aux populations civiles et la protection humanitaire devraient être prioritaires, en parallèle d’un effort diplomatique plus structuré. Une coordination renforcée entre acteurs régionaux, organisations humanitaires et partenaires internationaux serait déterminante pour ouvrir la voie à une stabilisation progressive.




Les frères soudanais font le travail du diable.