La séance de questions d’actualité du gouvernement a offert au Premier ministre Ousmane Sonko l’occasion d’exposer une ligne politique sans ambiguïté face à la situation en Guinée-Bissau. Interpellé sur les événements récents à Bissau, il a développé une position à la fois maîtrisée et résolument critique à l’égard du putsch ayant renversé Umaro Sissoco Embaló. Son intervention s’est concentrée sur la légitimité du pouvoir, la nécessité de respecter le choix des électeurs et le rôle des institutions régionales, tout en rappelant la répartition des responsabilités entre les différentes branches de l’exécutif sénégalais.
Position assumée du Premier ministre sur la crise
Au cours de la séance, Ousmane Sonko a d’abord tenu à souligner que certaines décisions diplomatiques relèvent directement de l’autorité du chef de l’État. Cette précision lui a permis de limiter ses commentaires tout en exprimant clairement sa réprobation vis-à-vis du renversement du pouvoir à Bissau, qu’il a décrit comme une opération irrégulière et contraire à l’ordre institutionnel. Le Premier ministre a qualifié le putsch de manœuvre injustifiable et a affirmé qu’aucun processus démocratique ne peut être remplacé de manière légitime par une intervention militaire.
Sonko a également appelé au rétablissement rapide de l’ordre constitutionnel, rappelant que seule la reconnaissance du vote exprimé par la population peut garantir la stabilité politique. Il a insisté sur la libération des personnes arrêtées à la suite de la prise de contrôle par l’armée bissau-guinéenne, estimant que le respect des droits fondamentaux conditionne la crédibilité de toute transition. Cette prise de position marque un engagement clair en faveur de la continuité institutionnelle.
La réponse de Sonko a par ailleurs comporté un volet régional. Il a évoqué les difficultés liées à l’action de la CEDEAO, estimant que la manière dont l’organisation aborde certains dossiers pourrait être repensée. Ce positionnement, bien que mesuré, exprime une volonté d’affirmer une approche nationale autonome dans les affaires diplomatiques africaines, en cohérence avec l’exigence de légitimité démocratique qu’il met en avant.
Sénégal pays hôte de Umaro Sissoco Embaló
Les événements récents en Guinée-Bissau ont été suivis par une initiative coordonnée par le président Bassirou Diomaye Faye, qui a supervisé le transfert d’Umaro Sissoco Embaló vers Dakar après son éviction par les forces armées. Ce déplacement s’est déroulé alors que les militaires contrôlaient les institutions à Bissau, ce qui a donné lieu à une mobilisation rapide afin de garantir la sécurité de l’ancien dirigeant.
Cette opération rappelle que le Sénégal joue un rôle direct lorsque la stabilité régionale est affectée, tout en s’appuyant sur les prérogatives réservées au chef de l’État. La position exprimée par le Premier ministre lors de cette séance parlementaire précise ainsi ses attentes concernant le retour à la légalité constitutionnelle en Guinée-Bissau.



