La position américaine concernant l’accueil de ressortissants sud-africains issus de la communauté afrikaner a provoqué vendredi 31 octobre une réaction ferme de la part de Pretoria. Les autorités sud-africaines estiment que la justification avancée par Washington pour soutenir ce dispositif repose sur une lecture qu’elles jugent erronée de la situation sur leur territoire.
Pretoria rejette l’argument d’une menace ciblée
Le ministère sud-africain chargé des relations internationales soutient que rien ne permet de conclure à l’existence d’un danger généralisé visant spécifiquement les Afrikaners, selon AP News. Il considère que les violences évoquées par certains milieux politiques ou médiatiques ne traduisent pas une politique d’hostilité organisée contre ce groupe. Selon Pretoria, l’idée selon laquelle ces citoyens seraient confrontés à une oppression systématique ne trouve pas de fondement sérieux dans les données disponibles.
Les autorités sud-africaines rappellent également que le nombre limité d’Afrikaners cherchant à quitter le pays pour obtenir un statut de protection à l’étranger montre que la situation n’équivaut pas à un exil forcé. Elles jugent problématique le fait de présenter ces départs comme la réponse à une menace collective et estiment que cela déforme la réalité sociale du pays.
Washington réduit les admissions mais met un accent particulier sur les Afrikaners
Cette controverse intervient alors que Trump a réduit le plafond d’accueil des réfugiés à 7 500 personnes, contre 100 000 en 2024 sous Joe Biden. Malgré cette baisse drastique, la Maison-Blanche prévoit de réserver une partie de ces admissions à des Sud-Africains afrikaners. Trump affirme que certains membres de cette communauté subiraient des traitements injustes et des formes de discrimination en Afrique du Sud, ce qui, selon lui, justifierait leur inclusion prioritaire dans ce dispositif.
La réaction sud-africaine vise à empêcher que la situation interne du pays soit décrite à l’étranger selon des récits qu’elle juge alarmistes et infondés. Elle souligne la nécessité de préserver l’intégrité de son image et de ses équilibres sociaux. De son côté, l’administration américaine n’a pas annoncé de changement dans son approche. Il reste donc possible que les discussions entre les deux gouvernements se prolongent, chacun défendant sa propre analyse.



