L’accès au territoire français par la voie des visas demeure un sujet sensible pour les ressortissants algériens. Au cours d’une audition parlementaire, le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a dévoilé des chiffres officiels qui confirment une contraction significative des délivrances et une hausse marquée des refus en 2025. La question a suscité de nombreuses interventions de députés, notamment ceux issus de formations de droite et d’extrême droite, qui ont pressé le gouvernement sur la gestion des demandes algériennes.
Pressions politiques et chiffres officiels
Devant les députés, le chef de la diplomatie française a précisé que, sur les neuf premiers mois de 2025, les visas accordés aux ressortissants algériens ont reculé de 14,5 % par rapport à la même période en 2024. Il a indiqué s’attendre à une diminution encore plus importante à l’issue de l’année selon Algérie360. Les refus constituent l’autre élément majeur évoqué lors de cette audition. Selon le ministre, 31 % des demandes formulées en Algérie ont été rejetées par les services consulaires français. Ce chiffre représente près du double de la moyenne mondiale, évaluée à 16 %.
Les parlementaires ont ciblé plusieurs catégories de demandeurs : études, regroupement familial, tourisme ou dossiers économiques. Au sujet des étudiants, Jean-Noël Barrot a rappelé que ce type de visa représente une portion limitée du total délivré aux Algériens, oscillant entre 8 000 et 10 000 par an selon la capacité d’accueil des établissements. Les demandes pour raisons touristiques ont enregistré une baisse d’environ 21 %, tandis que les visas liés aux activités économiques ont reculé de 12,6 % et ceux pour motif familial d’environ 7,4 %.
Ces chiffres ont contredit les affirmations répétées par certains élus de droite et d’extrême droite affirmant que les Algériens bénéficieraient de “centaines de milliers” de visas chaque année, une perception que le ministre a explicitement réfutée, statistiques à l’appui.
Une relation bilatérale marquée par une période de crispation diplomatique
Les tensions diplomatiques entre la France et l’Algérie ont connu une intensification récente. En avril 2025, Alger a décidé d’expulser douze agents diplomatiques français, à la suite d’un litige lié à l’arrestation en France d’un employé du consulat algérien. Paris a immédiatement répliqué en procédant à des expulsions équivalentes et en rappelant son ambassadeur. Une nouvelle vague d’expulsions diplomatiques a été enregistrée en mai dans les deux capitales. Ces épisodes ont ravivé des sensibilités déjà présentes entre les deux États. C’est dans ce climat que les données sur les visas ont été dévoilées, alimentant les échanges parlementaires et les débats publics en France.
