Dans de nombreuses sociétés africaines, et particulièrement au Bénin, la jeunesse est souvent décrite comme l’avenir du pays. Pourtant, cet avenir semble parfois lointain lorsque l’on observe les difficultés sociales, économiques et citoyennes qui minent les communautés locales. Face à l’insuffisance des politiques publiques et à la lenteur des changements institutionnels, l’engagement associatif des jeunes doit s’imposer. Chômage, précarité, insécurité, accès limité aux services sociaux de base, dégradation de l’environnement, montée des comportements à risque. Les défis auxquels font face les communautés africaines sont nombreux. Les jeunes en sont à la fois les premières victimes et les principaux témoins. Souvent exclus des cercles de décision, ils développent néanmoins une conscience aiguë des problèmes locaux. Cette proximité avec les réalités du terrain constitue l’un des moteurs essentiels de leur engagement associatif. Dans plusieurs villes et villages, des jeunes décident ainsi de ne plus attendre l’intervention de l’État ou des autorités locales. Ils s’organisent pour agir, parfois avec peu de moyens, mais avec une forte volonté de changement. Nettoyage des quartiers, sensibilisation à la santé, soutien scolaire, promotion de la paix ou de la citoyenneté : les initiatives se multiplient et témoignent d’une prise de responsabilité progressive de la jeunesse.
L’engagement associatif comme école de citoyenneté
Au-delà des actions visibles, l’engagement associatif joue un rôle fondamental dans la formation citoyenne des jeunes. S’impliquer dans une association, c’est apprendre à travailler en équipe, à gérer des projets, à dialoguer avec les autorités locales et à rendre compte de ses actions. Pour beaucoup, il s’agit d’une véritable école de leadership et de démocratie participative. Cet apprentissage renforce le sentiment d’appartenance à la communauté. Les jeunes engagés ne se perçoivent plus uniquement comme des bénéficiaires passifs des politiques publiques, mais comme des acteurs capables d’influencer leur environnement. Cette transformation de mentalité est essentielle dans des contextes où le désintérêt pour la chose publique et la méfiance envers les institutions sont souvent élevés.
Des impacts concrets, mais souvent invisibles
Contrairement aux idées reçues, l’action associative des jeunes ne se limite pas à des gestes symboliques. Dans plusieurs localités, des associations de jeunes ont réussi à améliorer durablement les conditions de vie des populations. Construction de latrines communautaires, campagnes de reboisement, alphabétisation des adultes, lutte contre les violences basées sur le genre ou encore prévention des addictions : les résultats sont parfois modestes, mais réels et mesurables.
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