Editorial de Vincent FOLY (football)

/food/foot.jpg » hspace= »6″ alt= » » title= » » border= »0″ style= »float: right; » />Le monde surréaliste du football béninois
Dans le monde du  football béninois, les saisons  se suivent et se ressemblent.  Les campagnes africaines aussi! Le championnat de première division fait toujours l’objet  des péripéties aussi piteuses que  rocambolesques. Il finit toujours par avoir lieu, après moult palabres, toujours miraculeusement (Dieu aime le Bénin, proclame-t-on en choeur!), juste à temps pour que le champion désigné…

parfois longtemps après la fin du championnat  se présente aux phases préliminaires de la coupe d’Afrique qu’il ne franchit presque jamais ! « Défaite honorable ! », proclament en choeur les médias et,  l’année suivante, on recommence, avec   le même scénario,  les mêmes personnages, les grands gourous de la Fédération en tête, pour exactement les mêmes résultats.  Et jamais personne ne demande des comptes à personne et les mêmes individus à l’esprit vénal et outrageusement mercantile, sortis de nulle part et qui n’ont pour la plupart  jamais tapé dans le cuir rond, continuent de  sévir à la tête de la Fédération, impunément, sans que personne ne s’en inquiète. Surréaliste, le monde du football au Bénin !  Un monde organisé sur le mode de la mafia entretenant des coteries de courtisans, parmi lesquels malheureusement figurent des hommes des médias toujours les mêmes, prêts à couvrir toutes les turpitudes de leurs mentors pour de coquettes prébendes. A eux d’entretenir l’omerta le plus complet sur tout ce qui ne va pas dans le monde du football, pour que rien ne change !
.Nous avons parlé de campagnes africaines ! Eh bien ! Depuis  quatre ans environ,  une génération de jeunes joueurs , dont les plus talentueux sont tous des  étrangers naturalisés béninois pour les besoins de la cause ,  a réussi  miraculeusement à hisser le Bénin aux phases finales de la prestigieuse coupe d’Afrique des Nations. Tout le pays  s’est mis à rêver d’une  prestation honorable. Les plus âgés, avec un brin de nostalgie,  en pensant à la génération perdue des Corréa Irénée, Bocco Arthur, Nourou Bello,  les frères Govoun, Georges et Bernard, suivie de celle plus récente des  do Régo Saadou et du regretté Johnson Fernando, une paire de génie qui aurait pu briller dans les championnats les plus huppés, s’ils en avaient eu l’occasion.  Une première tentative en 2004 qui s’est terminée en eau de boudin que toute la Nation a mis au compte de l’inexpérience. Des fonds considérables on été engloutis dans l’aventure qui n’ont fait l’objet d’aucun compte rendu (n’est-ce pas, honorable Valentin Houdé ?) Puis vint la Can Ghana2008 avec le résultat que l’on sait. Et toujours pas de compte rendu ni de leçons à tirer pour l’avenir sur toutes les péripéties de l’expédition ghanéenne. On ne saura jamais rien du pourquoi ni du comment des frasques d’un certain Mouri Ogounbiyi  ni plus tôt, des escapades nigérianes du président de la Fédération, soi-même, abandonnant les joueurs en pleine compétition au profit des missions de supervision juteuses des matches étrangers ou des campagnes électorales en faveur d’un autre président de l’Ufoa.  C’est dans ces conditions surréalistes que la campagne pour la Can et  la  coupe du monde 2010 a commencé, dans une totale  impréparation et confusion. On finit par nommer un sélectionneur arraché à un centre de formation de petits poussins dont on connaît à peine les états de service. On le charge d’une mission de détection de nouveaux talents qui se solde par la redécouverte des mêmes joueurs détectés plus tôt par la Fédération  sur…internet. Contre toute attente,  le ministre des sports le bombarde,  à moins d’une semaine de la compétition,  entraîneur d’une équipe qui n’a livré aucun match sérieux depuis l’expédition ghanéenne. Pour changer d’avis le lendemain, toute honte bue,  après un chantage des plus éhontés des responsables  d’une Fédération qui ont étalé toutes leurs  carences ces trois dernières années.

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                                Quel résultat peut-on attendre d’une équipe nationale regroupée moins d’une semaine avant un match aussi capital que celui qui l’a opposée avant-hier à une virevoltante équipe d’Angola qui a failli tenir  en échec en quart de finale  de la dernière Can  l’Egypte, la future détentrice de la coupe? Quelle prestation peut-on attendre des joueurs vieillissants évoluant pour la plupart dans  des championnats étrangers de seconde zone quand leurs adversaires font les beaux jours des clubs les plus huppés d’Europe? La dernière Can a mis au grand jour le fossé abyssal qui sépare notre  football de celui des autres pays de la sous-région et du continent. Et ce n’est pas la qualité individuelle des joueurs qui est en cause ni leur courage et leur détermination à défendre le drapeau national.  Mais il suffit de les regarder jouer avec leurs homologues  du continent, pour comprendre  qu’ils sont encore  loin, très loin du niveau des meilleurs. Ce niveau ne peut être atteint du jour au lendemain. Seule une politique hardie  et soutenue de formation des jeunes permettra de sortir de cette longue nuit d’improvisations et d’inorganisation. Une tâche largement hors de portée des  membres de la Fédération actuelle plus préoccupés par les jeux sordides de coulisse pour  le partage des subsides de la Fifa et les missions de représentation à l’extérieur que par le développement harmonieux du sport roi.
 

V. FOLY 

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