Conflit de génération au sein de la mouvance

Les jeunes Fcbe  du Zou s’insurgent contre leurs aînés

Trahie, marginalisée, méprisée et utilisée comme une bête de somme, la jeunesse Fcbe du Zou sonne la révolte. Le malaise profond qu’on tente de camoufler et les frustrations qu’on constate depuis des mois sont enfin étalés au grand jour. Les mécontents ont simplement choisi d’utiliser la tribune de leur première Assemblée Générale pour crever l’abcès. C’était le samedi 05 décembre 2009 en présence de ministres du gouvernement, du coordonnateur national des Fcbe et de plusieurs icônes de la majorité présidentielle. Un nouvel affrontement s’ouvre au sein de la mouvance dans le Zou. Après les heurts et les mésententes entre députés, ministres et cadres du Zou tous membres de cette majorité au pouvoir, ce sont les jeunes qui décident eux aussi de faire  leurs caprices de jeunes politiciens. Las d’être les dindons de la farce et d’être menés en bateau comme de simples machines de mobilisation et de réservoirs d’électeurs, ils ont décidé de faire entendre leur voix. Paradoxalement, c’est leur propre organisation qu’ils ont utilisée pour la cause. Une Assemblée Générale pour faire le bilan de leurs activités qui se transforme finalement en une tribune de réquisitoire contre les collaborateurs du Chef de l’Etat. Les invités du jour, venus en tenue d’apparat, certains avec leurs épouses n’en revenaient pas. Eux qui ont l’habitude,  pour ces genres d’assises, d’être louangés et  caressés dans le sens des poils,aux hagiographies du président de la République, se sont vus proprement invectivés, moralisés et dénoncés pour leurs basses besognes et leurs manœuvres souterraines de politiciens opportunistes et machiavéliques. C’est Joêl Bossikponnon, le secrétaire à la mobilisation politique du réseau  qui eut le courage de dénoncer l’enfer imposé à eux par leurs aînés. Après le discours plus ou moins charmeur de son président Thierry Quenum, Bossikponnon porte la vérité à l’auditoire. Il proclame un soutien franc de son réseau au président Boni Yayi, à son gouvernement et à ses actions. Mais, il nuance car il invite ce même Chef de l’Etat à «  se débarrasser des taupes, des mange mil politiques et des vautours qui l’entourent ».De quels taupes et de quels mange mil parlent-ils ? Aller y comprendre quelque chose. Autrement, ils décident de prendre leurs responsabilités. Dans le même ordre d’idées, ils affirment être marginalisés alors qu’ils sont les seuls laissés au front politique pour défendre le gouvernement dans les dossiers les plus chauds pendant que les ministres se coulent des périodes douces dans les lambris dorés. Au mieux, ils leur compliquent la tâche, car, affirme Bossikponnon « beaucoup de jeunes refusent de rejoindre le réseau des jeunes parce que déçus par certains aînés de la mouvance ». Une preuve de cette marginalisation est le fait que toutes les tentatives de rencontre du Chef de l’Etat ont échoué. Les nombreuses demandes d’audience qu’ils ont envoyées au président Yayi sont systématiquement jetées aux orties et ne parviennent jamais à son destinataire. Une chose inadmissible lorsqu’on sait que celui qui s’occupe en grande partie des audiences du président de la République est cadre du Zou, donc un de leurs aîné. Par la même occasion, ils refusent de continuer à être lésés par les nombreuses chaînes intermédiaires qui les séparent du Chef de l’Etat, proclamant leur volonté d’être plus autonomes et d’avoir le président de la République comme interlocuteur direct. Abasourdi par cette déclaration, le ministre Armand Zinzindohoué, représentant le Chef de l’Etat, décide de parler hors micro. Il  demande aux jeunes de ramener la balle à terre. Il prend l’engagement de convoquer une réunion d’urgence, à cet effet, pour que les divergences soient aplanies. Concernant l’audience avec le Chef de l’Etat, il a pris l’engagement de faire de son mieux pour que le réseau des jeunes Fcbe soit vite reçu. Même réaction chez Joseph Ahanhanzo, ministre de la reforme administrative et institutionnelle et parrain de l’événement qui a demandé aux jeunes de privilégier le dialogue. Mais dans les coulisses changement d’humeur, le ministre Zinzindohoué se montre moins conciliant, et sermonne proprement les jeunes. Comme quoi, le conflit est désormais ouvert et rien ne semble l’arrêter.q
Marcel Zoumènou

L’équation Abomey se complique pour Yayi

Dans la perspective de la présidentielle de 2011, les jeunes Fcbe d’Abomey ont effectué une sortie. A cette occasion, ils ont réaffirmé leur soutien au chef de l’Etat et à son gouvernement. Mais ils poursuivent qu’en 2011, ils ne seront acquis à sa cause que lorsqu’il aura chassé leurs aînés vautours, taupes  et mange-mil tapis dans son entourage. Un message qui ne souffre d’aucune ambiguïté apparente. Cependant ! Boni Yayi devrait se rendre compte que l’équation du Plateau d’Abomey se complique davantage pour lui.  D’abord, ces jeunes lui disent de manière implicite que leur soutien en 2011 n’est pas systématique. Elle ne pourrait l’être qu’au cas où il se débarrasserait d’un certain nombre de partisans qui sont d’autres ressortissants d’Abomey. Une conditionnalité à laquelle il ne pourra jamais satisfaire. Comment pourra-t-il se séparé des pions sur lesquels il compte pour détrôner la Renaissance du Bénin (Rb),  parti reconnu solidement encré dans cette région ainsi que Forces Clé, l’autre formation politique qui y connaît une courbe ascendante ? Comment pourra-t-il se séparer de ses zélateurs lés plus dévoués, qui ne jurent que par lui ? C’est à croire que ces jeunes qui se réclament pourtant des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) ont déjà un autre point d’encrage. Si non qu’est-ce qui pourrait les amener à conditionner leur soutien à un départ de leurs grands frères ?

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Quand bien même il est connu que ces derniers  n’ont que leurs intérêts comme préoccupations reléguant  les jeunes à leur dernier souci. Il faut s’interroger. Surtout que des ténors comme Janvier Yahouédéou et bien d’autres sont annoncés comme partants, on ne voit pas comment Boni Yayi pourrait réaliser son vœux secret d’arracher le Zou aux Soglo.

Bénoît Mètonou

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