ICC Services : Quand l’Inspecteur général Koussé établit la complicité de Yayi !

Quand des députés soutiennent que le chef de l’Etat est complice de l’affaire ICC Services et s’est ainsi rendu coupable de parjure et de forfaiture, cela soulève des nuées de protestations de la part de « changementeurs » dressés sur leurs ressorts rouillés qui n’attendent que de se casser et de les envoyer chercher leur équilibre au sol.

Et, politiquement, ils ont certainement raison de réagir du tac au tac, l’accusation provenant d’opposants désormais irréductibles. Lesquels donc donneraient tout pour avoir la peau de l’adversaire. On peut ainsi aller jusqu’à penser et dire que les opposants qui accusent Boni Yayi  font preuve de mauvaise foi. Mais dirait-on autant de l’Inspecteur général d’Etat, à la réputation avérée et donc d’une crédibilité certaine, Jacques Alidou Koussé ? Sachant en plus que son institution est inféodée à la présidence de la République, on ne peut qu’accorder crédit à ses accusations contre Boni Yayi en cette affaire ICC Services pour laquelle ses services ont été requis. Voyons donc de quoi il s’agit !

Jeudi 5 août dernier, Jacques Alidou Koussé déclare : « ICC Services et les autres structures ont exercé illégalement les activités de collecte et de placement de l’épargne publique. Elles sont en infraction flagrante de la loi, et sont de ce fait passibles de sanctions pénales prévues par la loi non seulement les dirigeants mais aussi : les promoteurs, associés ou actionnaires des structures concernées ; et les épargnants qui ont déposé des fonds dans ces structures illégales car ils sont considérés comme des complices ». Soit ! Mais alors, Jacques Alidou Koussé devrait aller loin et pousser la déduction jusqu’au bout. Oh, peut-être le fait-il bien dans son esprit. Si l’on peut être d’accord avec lui que ceux qui ont déposé leurs sous à ICC Services et consorts sont complices de ces structures, l’on devrait, par syllogisme tout au moins, retenir que ceux qui ont aidé ces structures à exercer et à prospérer, d’une manière ou d’une autre, sont tout aussi complices. Et si l’on soutient que le chef de l’Etat n’avait aucune connaissance du caractère illégal des activités d’ICC Services et consorts, l’on devrait aussi reconnaître aux épargnants la faiblesse de n’avoir rien su non plus de cette illégalité. Or, ces épargnants là, du moins certains d’entre eux, ont au moins vu le chef de l’Etat recevoir des dirigeants d’ICC Services en audience, et nombre d’entre eux ont vu la photo officielle du chef de l’Etat trôner dans leurs locaux. Si l’on considère même que Boni Yayi n’était pas informé pour sa photo, dira-t-on aussi que l’audience a été un montage ? Or, l’on ne doutera pas que cette audience diffusée sur plusieurs chaînes de télévision ait pu contribuer à emporter la crédulité et l’adhésion de nombreux épargnants.

Au demeurant, la déclaration de l’Inspecteur général Jacques Alidou Koussé sonne comme un démenti formel à ceux qui, par jérémiades et autres gesticulations de condamnés à mort, s’acharnaient à soutenir que Boni Yayi ne savait rien de tout ceci. Car, on sait désormais grâce à l’Inspecteur général d’Etat, que tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, ont contribué à faire prospérer les activités d’ICC Services, sont complices. Les simples citoyens déposants et, a fortiori, les responsables étatiques dont le chef de l’Etat, censés être plus éclairés, en tout cas plus avisés. Plus avisés que les simples déposants qui voyaient les responsables d’ICC Services parader avec des garde-corps officiels, sillonner les allées du couloir comme en terrain conquis, et faire même des libéralités à l’Etat. Dès lors et suivant toujours la logique de Jacques Alidou Koussé, ces responsables sont aussi « passibles de sanctions pénales prévues par la loi ».

Par Wilfried Léandre HOUNGBEDJI (Source : http:/commentvalebenin.over-blog.com)  

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