Bénin: Mission quasi impossible pour la Cena?

A une vingtaine de jours de l’élection présidentielle, la Commission électorale nationale autonome (Cena) est résolument engagée pour la réussite de sa mission. Seulement, plusieurs aspects du processus restent non élucidés et fondent le scepticisme qui anime bon nombre de Béninois sur la tenue effective du scrutin. A peine installée, la Commission électorale nationale autonome (Cena) présidée par Joseph Gnonlonfoun sachant que la tâche à accomplir est immense, a pris très tôt les taureaux par les cornes. En témoigne l’adoption de leur règlement intérieur le jour même de leur installation, l’élection du bureau le lendemain et la publication du calendrier électoral depuis lundi dernier. Cependant, des trous apparaissent dans le processus. En effet, on sait qu’une élection, c’est du matériel tant lourd que léger ou sensible. Dès lors,  au vu du temps restant, on se demande quel est le dispositif mis en place par la Cena pour acquérir et assurer le déploiement  ce matériel avant la date du 27 février. Il s’agit notamment des opérations d’attribution des marchés, qui ne sont pas une mince affaire, et le transport du matériel de Cotonou vers l’intérieur du pays.  Va-t-elle avoir une fois encore recours aux services du génie militaire ou procéder à la location des véhicules ? Ce sera à qui fait vite et bien.

Sur un autre plan, la Cena a prévu réceptionner la Lépi et les cartes d’électeurs le 16 février. Si on considère que ce sera chose faite, on s’interroge cependant sur le sort qui est celui des bureaux de vote. Sont-ils déjà répartis ? Puisque ce sont des données capitales pour le déploiement du matériel électoral.

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Aussi s’inquiète-t-on de ce que les membres de la Cena n’ayant pas participé à la réalisation de la Lépi, s’ils sont techniquement outillés pour l’exploiter. Il est vrai que la Lépi est annoncée pour être pour le 15 février. Cependant, on continue de s’interroger sur ce qu’il en sera du fichier électoral. Comment comprendre que la campagne électorale soit en cours alors même que l’élément basique de l’élection ne soit pas prête ? Le ratissage  proposé par la Commission politique de supervision est en cours. Ce qui amène à se demander si le temps restant permettra que les données recueillies lors de ce ratissage soient traitées. La Mirena a-t-elle également pris les dispositions pour intégrer la horde de citoyens, aujourd’hui en voie d’exclusion de la Lépi, mais qui pourraient avoir gain de cause auprès de la Cour constitutionnelle ?

Il ne faudrait également pas perdre de vue que les acteurs politiques et la Cour constitutionnelle doivent valider la Lépi. Quand cela va-t-il se faire ?

Autant de questions qui laissent penser à une mission quasiment impossible pour la Cena.

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