Après la période électorale, un mauvais vent s’est emparé de la principale formation politique de l’opposition. Les coups bas entre partisans et les tractations lors de l’élection des membres du bureau de l’Assemblée nationale prouvent que l’union était un château de sable que certains politiques ont passé du temps à construire. L’Union fait la nation semble, après la tumultueuse période électorale, donner raison aux cassandres qui avaient prédits sa mort à la fin des joutes électorales. L’heure est grave et l’alliance est au bord du gouffre. L’édifice érigée en tant de mois risque de s’effondre si ses initiateurs n’accordent pas très vite leurs violons. Les intérêts divergent et chaque composante de l’union semble vouloir voler de ses propres ailes, ce qui indique qu’ils étaient partis sur des bases pas très solides.
Avec le recul, on s’aperçoit que le candidat unique de l’Union, Adrien Houngbédji, avait effectivement marché comme sur des œufs, tel que le soulignaient des observateurs attentifs de la scène politique nationale. Et la crise qui prévaut aujourd’hui au sein de l’union au lendemain des scrutins électoraux le montre assez bien. L’homme, il faut le souligner, s’est échiné à préserver les intérêts du groupe et à se préoccuper de l’avenir de la coalition de l’opposition la plus large. L’union aurait pu être pour ses ténors une opportunité de confondre leurs adversaires politiques et de prouver aux populations les capacités managériales de l’opposition. Houngbédji aura donc évolué en milieu pourri, incapable de lui assurer la victoire à l’élection présidentielle. La moisson obtenue avec les résultats définitifs de la présidentielle le démontre à maints égards. Il a cru en une union qui n’a fait que plomber sa dernière et ultime occasion de rempiler au sommet de l’Etat. On l’a vu, tous les leaders ne sont pas mouillé le maillot et les incohérences de la campagne en ont été les preuves. La formation politique de l’ancien président de la République, Nicéphore Dieudonné Soglo, avait surtout été mise à l’index par la presse locale. En effet, s’il y avait eu une synergie d’actions, elle était plutôt visible dans le sud et pas assez au centre du pays, fief de ce dernier. Ce qui a justifié l’intention régionaliste prêtée à l’union scandé lors des deux élections. Par ailleurs, le circonstanciel retournement de veste de la Renaissance du Bénin (Rb) pour siéger au bureau de l’Assemblée nationale frise une certaine rupture claire avec l’Union. Le Président de la Rb s’est toujours approprié le titre de membre d’honneur de l’union sacrée dont le symbole, il faut le rappeler, est la jarre trouée du roi Ghézo. Difficile alors de s’expliquer l’attitude de la Rb qui s’est montrée le maillon faible de l’Union devant l’appât du gain facile. Suffit-il de cela pour mettre à exécution la menace d’exclusion contre la Rb qui circule sur toutes les lèvres?
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