Suspension du championnat national de football: une décision inopportune

Bénin – Dans l’attente de la décision du Tribunal arbitral du Sport (Tas), le Ministre de la Jeunesse, des Sports et Loisirs, Didier Aplogan a interdit le redémarrage du championnat national de football annoncé par la Ligue de football professionnel du Bénin (LFPB). Cette décision de l’autorité de tutelle ne fait pas l’unanimité au sein de la famille sportive, particulièrement dans le domaine du sport roi.

Le Ministre de la jeunesse, des Sports et des Loisirs marque une fois de plus le pas dans la résolution de la crise qui secoue la Fédération Béninoise de Football (Fbf) depuis le 20 décembre 2010. A deux semaines du verdict du Tribunal arbitral du Sport (Tas), Didier Aplogan prend la grave décision d’interdire l’organisation des championnats nationaux. Il estime pour cela que «tant que la crise ne sera pas résolue, il n’y aura pas de championnat». Les stades seront même fermés, jusqu’à nouvel ordre. L’autorite des sports au Benin n’a pas frappé là où on l’attendait. Et sa mesure n’est pas du genre à satisfaire les férus du cuir rond. Pour cause, le public sportif veut revoir le ballon rouler, à nouveau, sur nos stades et non l’empêcher d’aller contempler de beaux gestes. Il ne comprend donc pas pourquoi le ministre des sports n’a pas donné une suite favorable à la requête à lui adressée par la Ligue de Football Professionnel du Bénin (LFPB). Or, les membres de la ligue professionnelle n’ont pas démissionné. Conformément à la convention qui lie la ligue professionnelle à la Fédération, la ligue est en droit d’organiser le championnat. Alors, pourquoi le ministre Aplogan ne veut pas que les membres de la ligue jouent pleinement leur rôle? Aujourd’hui, des joueurs des Ligue 1 et 2 ont été privés d’exercer le métier qu’ils ont choisi. Le football béninois est dans l’agonie à cause des autorités qui ne résolvent pas le problème qui se pose à eux. La crise en leur sein peut trouver de solution si l’Etat le veut. Mais, c’est le contraire qu’on a observé du côté du gouvernement. Les Béninois ont, dans leur immense majorité, constaté que l’Etat béninois soutient un camp au détriment d’un autre. Si le patron des sports refuse que le championnat professionnel redémarre, cela ne doit étonner personne. Le gouvernement béninois n’a pas joué franc dans cette crise qui n’en finit pas de connaître de jour en jour de nouveaux rebondissements.

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Les joueurs fatigués de la crise

Aujourd’hui, on note une lassitude au niveau des joueurs. Ceux-ci sont fatigués d’être pris en otage par des gens qui ne pensent qu’à leurs intérêts personnels et non collectifs. De plus, ils ne supportent pas d’être à la charge des responsables de leur club respectif qui, depuis sept mois, continuent de leur payer leur salaire. Alors, le ministre Aplogan, aux yeux des acteurs du football béninois, n’a pris aucune décision depuis sa nomination pour juguler ce conflit qui ne cesse de diviser la famille sportive. Tout se passe donc comme si sans le Tribunal arbitral du Sport (Tas), le Bénin ne peut pas régler les problèmes liés à son football.

L’avenir sombre des sélections nationales

La crise au sein du football béninois n’épargne pas les équipes nationales. Les Ecureuils du Bénin, à deux journée de la fin des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations (Can) Gabon /Guinée Equatoriale 2012, ont leur chance de qualification à une phase finale de la Can hypothéquée. Les Ecureuils Olympiques ont été, quant à eux, éliminés de la course de qualification pour les Jeux Olympiques de Londres 2012. La principale raison de ces différentes contre-performances est l’inexistence d’un championnat. Les joueurs, sans compétition dans les jambes, ne donnent plus le rendement qu’on attendait d’eux. Il y aura dans quelques mois les éliminatoires de la Can 2013. Le Bénin ne pense pas encore sur quelles stratégies, il va s’appuyer pour être à ce rendez-vous. Au contraire, les gens continuent de lutter pour arracher leur part du gâteau. Le ministre des sports, de son côté, ne fait rien pour prendre ses responsabilités et n’attend que la décision du TAS pour agir.

Et si le TAS n’existait pas

On attend le Tribunal arbitral du Sport (TAS) pour prendre une décision qui règler la crise du football béninois. Pour le commun des Béninois, cela sort de l’ordinaire. Que ceux–ci se détrompent. Le gouvernement ne veut pas prendre de responsabilités, comme ce fut le cas au Niger et au Sénégal. Il est impuissant face à une seule personne qui lui agite la sanction de retrait de notre pays de toutes les compétitions de la Fifa et de la Caf. Ce qui ressemble à une fuite en avant de l’Etat qui, si c’est dans d’autres Fédérations, prendrait des mesures hardies pour réconcilier les deux parties. Le Comité national olympique et sportif du Bénin (CNOSB) est là pourquoi? On laisse le Cnosb de côté pour s’attaquer aux choses inutiles. Et si le camp Attolou n’avait pas saisi le TAS, que ferait Didier Aplogan?

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