La Refondation du Pasteur ALOKPO (suite et fin)

(lire la première partie ici) La tentative de remise en cause de la laïcité de l’Etat est déjà en soit anticonstitutionnelle, velléitaire et extravertie ne faisant référence qu’aux pays du Nord qui ont leur histoire et leur sensibilité. Ils sont de civilisation gréco-romaine et judéo-chrétienne. Ils sont héritiers des croisades et de la colonisation. Il leur est naturellement difficile de se défaire d’un patrimoine multiséculaire dont ne peut se prévaloir un «petit pays africain» auparavant peuplé «de bouts bois d’Ebène sans âme donc propres à la traite» selon MONTESQUIEU. «Ce sont le baptême et la bible qui nous ont sauvés et nous ont fait mériter d’être considéré comme les humains». Est-ce bien cela que vous revendiquez? Pour finir sur ce sujet je voudrais répondre oui, mille fois oui à la question que vous posez : Un élève peut il être plus intelligent que son maître ? Encore oui et l’auteur serait étonné de constater que la majorité de nos constitutionalises béninois sont des chrétiens, que malgré cela, ils aient préféré opté pour la laïcité qui ne comporte aucune ambigüité pouvant nécessiter des clarifications lors de la révisions de notre constitution qui est en la matière, assurément en avance sur les pays du Nord.

Et c’est parce que l’élève peut être plus intelligent que son maître, que l’ancienne méthode de transfert des connaissances dite «es cathedra», rigide, pontifiante est aujourd’hui remplacée par la nouvelle méthodologie dite d’enseignement- apprentissage, c’est-à-dire enseigner pour mieux apprendre.

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Je voudrais qu’on se détende un peu avant ma conclusion en introduisant une nuance sélective et chronologique dans les hommages aux «pères de la démocratie béninoise» page45 parce qu’on assassine trop vite par l’oubli les véritables acteurs de la lutte pour la démocratie au Bénin.

D’abord, il nous faut distinguer entre les pères de la démocratie béninoise qui sont avant et pendant la conférence des forces vives de la nation, et les pères du renouveau démocratique qui sont eux surtout après la conférence.

A- Les pères de la démocratie béninoise

1. Les opposants au régime PRPB

Après les rebelles de la première heure H. AHOUANSOU (Magistrat), A. HOUANGBEDJI…

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a. opposition non structurée : UGEED-JUD, tenants «du soutien tactique», le premier bureau de la coopérative universitaire et ce malgré la trahison de leurs principaux leader ADJO B.I., ISSA A.AKO S. pour ne citer que ceux qui ne sont plus. Ceux qui sont vivants se connaissent.

b. Le PCD-PCB opposition organisée ayant mené des actions décisives.

2. Le Précurseur de l’idée d’une conférence des cadres et intellectuels sur la situation politique au Bénin : formulation originale première (je ne parle pas de ceux qui s’en sont saisies opportunément)

3. MG ISIDORE de SOUZA artisan du succès de la conférence.

4. Le Général M. KEREKOU : dont la hauteur d’esprit a permis l’aboutissement heureux de la conférence.

J’aurais pu m’arrêter aux deux premiers groupes qui sont les véritables pionniers de la démocratie béninoise, mais sans les deux suivants la conférence aurait échoué.

Aujourd’hui, ceux qui ont permis l’embrigadement et la caporalisation de la jeunesse, la dissolution des mouvements de jeunesse et ont trahi la lutte contre le totalitarisme et pour la démocratie, ont été honorablement décorés à titre posthume.

B-Les pères du Renouveau démocratique

1. N.D.SOGLO avec une mention spéciale pour son action de revalorisation de la culture et des religions endogènes, ce qui ne l’empêche pas d’être un bon chrétien.

3. Le Ge M. KEREKOU à qui le peuple béninois reconnaissant a permis de revenir à deux reprises.

Les hommages doivent être rendus à tous ces sept groupes de personnes, y compris les anonymes car la lutte se poursuit.

CONCLUSION

Je voudrais conclure en trois points concis les présentes observations en m’excusant déjà auprès de l’auteur pour avoir été peut être désagréable et parfois désobligeant.

1- Le contenu du livre a été abordé sur un plan essentiellement religieux incompatible avec notre loi fondamentale et les messages qu’il véhicule risquent de ne pas atteindre les objectifs visés ce à tel point qu’on pourrait se poser la question de savoir si le livre doit continuer d’être distribué en l’état.

2-Il apparaît indéniable que la position actuelle de l’auteur s’avère inconfortable : il est chargé d’un poste éminemment sensible, dans un ministère sensible, tenu par un ministre dans la fougue de sa jeunesse. Mais c’est à l’auteur d’en juger. J’avoue que de ma part il s’agit d’une digression, peut être nécessaire et je m’en excuse une fois encore.

3- Le livre de Mr ALOKPO est non le slogan de refondation, mais plutôt la façon dont il a tenté de le conceptualiser, devient à mon humble avis, un peu embarrassant pour le Président de la République. Le livre en effet nous oblige à revenir sur le fait remarquable et décrié que le Président de la République s’est montré à maintes reprises agacé et visiblement hostile à honorer et à soutenir de sa présence les manifestations de commémoration des religions ancestrales : il n’a jamais assisté aux manifestations du 10 Janvier. Il a été remarqué que mêmes certaines manifestations simplement culturelles d’inspiration VODU c’est le terme que je voulais éviter ici, sont incompatibles avec sa présence de par ses convictions religieuses : En témoigne entre autres, son départ impromptu de la soirée du Milliard culturel que le programme surchargé d’un président de République n’est pas arrivé à excuser. Rappelons que c’était les groupes comme les talentueux Frères GUEDEHOUNGUE et bien d’autres du même genre qui restaient à passer, et ce sont les groupes qui passent habituellement à longueur de journée et de semaine sur la chaine publique qui ont eu l’unique et béatifiant privilège de jouer en sa présence. Toute action publique du Président de la République doit être équitable et transparente, qualités d’une démarche anti-corruption, car la corruption peut être aussi politico-intellectuelle par le détournement des concepts de leur véritable substance pour des intérêts inavoués et antinationaux : La résistance et le terrorisme, la société civile et l’activisme politico-religieux, … La refondation telle qu’exposée dans le livre de Mr ALOKPO est antinationale et anticonstitutionnelle et l’attitude connue du président de la république dans ce domaine précis laissent suspecter et craindre une dérive de liquidation et d’irrespect des religions endogènes et des valeurs identitaires de civilisation qu’elles véhiculent.

Par souci de la transparence à laquelle je viens de faire allusion, je voudrais dire, au cas ou cela n’aura pas été assez clair, que je ne suis qu’un citoyen ordinaire qui a choisi de poser un acte de veille citoyenne uniquement pour la nation, sans aucune connotation partisane ni pour l’opposition, ni pour la mouvance. Je n’en attends strictement rien, ni une reconnaissance officielle, ni des écoutes des limiers aux vitres et verres teintés. Pour finir je voudrais implorer la clémence des «Mexo», des grands et citer un adage de la «bible» orale de la tradition nationale : «Noudé non hou noukoun ayi do ayi ton dji a» en fon. «Rien ne peut brimer (effrayer en écarquillant les yeux) la terre sur son propre territoire», «rien ne peut mieux pousser (germer et éclore) que le haricot sur son sol», «rien ni personne ne peut empêcher un natif de s’épanouir dans son terroir», «rien ni personne ne peut empêcher le dieu Sakpata de régner sur le (son) globe terrestre». Les yeux diplomates et malicieux de M. MALICK GOMINA ont aidé Mr ALOKPO à un petit repli tactique. D’autres vigiles viendront sûrement à la rescousse pour maintenir la veille et la pression.

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