Le calvaire des clients de la Sbee

Quand on a vu, aux guichets de la Sbee (Société béninoise d’énergie électrique), agence centrale de Ganhi à Cotonou, ce que tout le monde voit avec plus d’acuité le weekend, on peut difficilement prendre le parti des travailleurs qui s’élèvent contre la suspension décrétée d’autorité, par le président de la République, des primes et indemnités dans les entreprises et offices de l’Etat. Et on a envie de souhaiter que très rapidement, l’entreprise soit privatisée pour que respect et considération dus soient accordés au client-consommateur.

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Là-bas, c’est à une file indienne compacte de clients livrés aux affres des intempéries –dont le soleil qui grille jusqu’aux méninges- qu’on a droit. Ils y viennent qui, pour payer ses factures de consommation du courant électrique, qui pour acheter des crédits de la même denrée, en prépayé. La fourniture de la prestation se faisant en service minimum supplémentaire (8h à 11h) les samedis, la masse de gens alignées aux portes de l’agence reste considérable. Le fait est encore plus remarquable quand, aux autres guichets, dont ceux de l’agence Sikècodji, survient… …une panne sur le réseau informatique qui attend plus de trois mois –comme la dernière fois- pour être rétabli. L’expertise technique n’étant pas disponible sur place, la carence des Béninois étant manifeste en la matière, c’est loin là-bas, en Afrique du Sud, que la mécanique est envoyée pour réparation.

 

Conséquemment, à Ganhi, chaque maillon de la chaine y passe plus d’une heure de temps, debout, à transpirer jusqu’au caleçon. Pas d’abris ni de bancs, ne serait-ce qu’en ciment, comme on en voit dans les jardins publics, pour l’accueil de la clientèle. Les consommateurs apportent de l’argent frais, quitte à se mettre à jour de leur abonnement ou s’approvisionner et ainsi viennent renflouer les caisses de la Sbee, en se faisant malmener tel du bétail à l’abattoir. Sans même être certains d’être servis; trois heures de temps seulement étant consacrées à ces opérations, le samedi. En semaine, c’est à 16 heures de l’après-midi que les guichets ferment et non à 18h 30, comme pour rester conforme aux horaires de travail dans l’administration publique. La raison avancée étant que les caissiers doivent fermer les comptes et préparer les colis de l’argent recueilli la journée, à faire convoyer aux guichets des banques, avant la limite du temps prévu pour la fermeture (17h) de ces établissements financiers.

Il est même arrivé, dans ce pays, que sur une semaine entière, des consommateurs n’aient pas réussi à se débarrasser de leurs payements, après avoir subi les tortures des files indiennes aux guichets.

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A partir de ces faits, on s’aperçoit que dans tous les pays du monde, à l’exception du Bénin, le client est roi. A ce propos, on a du mal à admettre qu’il soit traité de manière si désinvolte et irrespectueuse, si juste après, dans son dos, on se fait accorder des primes et indemnités mensuelles qui font 22 ans de Smig. Des responsables de la Sbee de niveau intermédiaire interpellés reconnaissent ces désagréments pour les clients et indiquent qu’à plusieurs reprises la hiérarchie de l’entreprise (la direction générale et le conseil d’administration) a été mise devant ses responsabilités. Sans résultat. Que faire, à présent? Deux solutions sont envisageables dont nous parlerons la prochaine fois.

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