Le film de la relaxe de Talon

C’est finalement le vendredi soir vers 20h que la décision de relaxer l’homme d’affaires, Patrice Talon, est prononcée. La foule des parents, amis, agents et des cotonculteurs venus nombreux au tribunal exulte de joie et proclame «victoire».

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Patrice Talon est enfin relaxé vendredi soir. Il est enfin rentré chez lui où il pourra se reposer et passer un weekend tranquille après deux mauvaises journées passées dans l’austérité du commissariat central de Cotonou où il a été gardé à vue depuis le jeudi. Ce jour, alors qu’il s’est rendu dans ce commissariat pour s’enquérir de la situation d’un de ses agents placé en garde à vue depuis la veille, il a été aussi contraint au même sort. Le commissaire l’a simplement informé qu’il était impliqué dans le dossier et qu’on avait aussi besoin de l’écouter. Ainsi, commençait pour lui une réclusion inattendue. Toute la journée du jeudi, il le passera au commissariat central de Cotonou. Le vendredi, c’est vers 17h qu’il sera présenté au procureur de la République. Arrivé au tribunal -pris d’assaut par la foule des amis, d’agents et parents de l’homme d’affaire- dans une fourgonnette blanche de la police nationale, il sera conduit sous forte escorte au cabinet du procureur Justin  Gbènamèto. Pendant plus de deux heures, il sera écouté parce dernier. Pendant ce temps, les amis, parents, agents des nombreuses sociétés partiellement ou entièrement sous contrôle de Talon et surtout des cotonculteurs apeurés attendent impatiemment le verdict du procureur. Celui-ci ne viendra que vers 19h 45. Plusieurs personnes se bousculent devant la porte qui mène au cabinet du procureur. Quelques policiers en sortent, ensuite quelques avocats… Puis Patrice Talon apparaît en chemise blanche, fortement applaudi par la foule de ses amis, parents et agents. Il eut le temps de recevoir quelques chaleureuses accolades avant quelques membres de sa famille avant de disparaître derrière la porte du corridor qui mène au cabinet du procureur. Devant la porte, journalistes et proches de l’homme d’affaires se bousculent. Le procureur sortira quelques secondes plus tard, protégé par une dizaine de policiers. Son passage suscite quelques bousculades dans le hall. Devant la porte, la pression se fait forte. Journalistes et proches de l’homme d’affaires se bousculent pour avoir un peu d’espace. Dans le hall, la foule crie  «victoire» et entonnent des chansons révolutionnaires. Quelques minutes, l’ordre est donné de vider le hall. Des policiers armés de matraques et quelques civils s’en chargent. « Descendez tous, on ne veut plus voir quelqu’un dans le hall », ordonnaient-ils. En quelques secondes, les gens descendent et le hall s’évide. Seuls quelques membres de la famille Talon, quelques proches et avocats de l’intéressé y sont laissés, la plupart assis sur des bancs disposés dans le hall. Le temps pour les avocats de donner quelques interviews. Selon Me Djogbénou, «Patrice Talon est libéré mais l’affaire n’est pas vidée puisqu’il doit revenir au tribunal le 07 mai prochain». En bas, la foule des férus de Talon s’organisent. Ils se mobilisent de part et d’autre de l’entrée centrale. «Nous allons lui dresser un tapis rouge», affirment-ils. Très vite, deux raies d’hommes et de femmes se forment de part et d’autre.  

Le faux bon de Talon

Au tribunal, ce jour il s’est passé quelque chose de mystérieux. En effet, alors que des centaines de personnes attendaient de lui rendre un honneur mérité, Talon a simplement disparu. La foule a attendu en vain. Patrice Talon n’est jamais descendu pour prendre son bain de foule. Alors que ses férus désespéraient dans leurs rangs, un individu est venu leur dire quelque chose : « il est déjà parti, je l’ai vu se faufiler dans la foule au moment où vous étiez en train de crier. Il est passé de l’autre côté (il indique le bloc de gauche) et est rentré dans le véhicule de Boko Olivier», informe un anonyme. «C’est faux, son véhicule est là, voilà même son chauffeur», lui répond un des férus de Talon. Il doigte le chauffeur de Talon qui descend d’un véhicule 4×4 non loin de là. De 20h à 21h, les plus courageux ont attendu en vain. On voit quelques proches parents de l’intéressé qui attendaient toujours. Puis progressivement, le tribunal s’est vidé. Les uns et les autres ayant compris que Talon est parti, ne voulait pas recevoir ce bain de foule. «C’est un homme de sobriété, il n’aime pas les honneurs et les grandes foules», confie un de ses proches.

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